Anonyme [1652], OBSERVATIONS VERITABLES ET DES-INTERESSEES, Sur vn escrit imprimé au Louure, INTITVLÉ LES SENTIMENS D’VN FIDELLE SVIET DV ROY, Contre l’Arrest du Parlement du 29. Decembre 1651. Par lesquelles l’authorité du Parlement, & la Iustice de son Arrest contre le Mazarin, est plainement deffenduë; & l’imposteur qui le condamne entierement refuté. Par vn bon Ecclesiastique tres-fidelle sujet du Roy. PREMIERE PARTIE. Qui iustificat impium, & qui condemnat iustum; abominabilis est vterque apud Deum; Prouerb. cap. 17. vers. 15. , français, latinRéférence RIM : M0_2574. Cote locale : B_11_23.
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gouuernement de ses affaires, puis qu’ils ont les interests de la
Couronne, & les biens, & la vie des Sujets entre leurs mains ; &
non pas des gens empruntez qui ne sont officiers que de la fortune,
sans merite & sans vertu, lesquels ne pouuans rien iuger
d’ordinaire & de contentieux, ne doiuent prendre connoissance
aussi des choses qui sont reseruées au Parlement, & qui font
la baze de son establissement.

 

Cicero de
legibus.

Vn sçauant Politique de nos iours, rendant le Conseiller
Souuerain, également responsable du gouuernement de l’Estat,
auec le Prince qui en est le Chef & le premier, dit ; quod flagitium
est in principe, imperandi imperitum esse ; sic in quouis Senatore ; C’est
pourquoy Suetone parlant de l’Empereur Tibere, assure que ;
neque tam paruum quiddam, neque tam magnum publici priuatique negotij
fuit, de quo non ad patres conscriptos referetur ; Ce que Tacite
confirme en ces termes ; Tiberius vim principatus sibi firmans postulata
Prouinciarum ad disquisitionem patrum mittebat.

Clapmar. de
arcanis rerum
public.
lib. 5. cap. 14

Sueton. in
Tiberio.

Tacit. ann.
lib. 3.

François I. nous a laissé vn exemple singulier & remarquable
de l’approbation qu’il faisoit de cette politique, & de l’estime
qu’il auoit du Senat le plus consideré de la terre, prenant son
Parlement de Paris pour Arbitre de sa fortune, lors que s’agissant
de sa propre liberté, il ne fit autre response à Charles-Quint
sinon ; que les loix fondamentales de son Royaume estoient de ne rien entreprendre
sans le consentement de ses Cours Souueraines, entre les mains
desquelles residoit toute son autorité.

Bodin qui estoit aussi intelligent dans les Droits de la Couronne
que les Aduocats suspects du Mazarin, rapportant plusieurs
exemples pour faire voir le droit & le pouuoir qu’a le
Parlement de Paris de se mesler & de prendre connoissance des
affaires d’Estat & publiques, dit que ; Charles V. Surnommé le Sage,
aiant receu les plaintes & les appellations de ceux de Guyenne, sujets
du Roy d’Angleterre, contreuenant directement au Traitté de Bretigny,
assembla tous les Princes en Parlement en l’an 1370. Disant qu’il les
auoit fait venir pour auoir leurs aduis, & se corriger s’il auoit fait chose
qu’il ne deust faire. Adjoustant vn peu apres.

Bodin, de la
Republ. liu.
3. chap. I.

Nous voyons la Cour de Parlement de Paris auoir esté l’ancien Senat
du Royaume de France, & s’appelle encore auiour d’huy la Cour des Pairs
qui fut erigée par Louys le Ieune, selon la plus vraye opinion, & ce pour
donner Conseil au Roy ; Comme on peut voir en l’erection du Comté de

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Anonyme [1652], OBSERVATIONS VERITABLES ET DES-INTERESSEES, Sur vn escrit imprimé au Louure, INTITVLÉ LES SENTIMENS D’VN FIDELLE SVIET DV ROY, Contre l’Arrest du Parlement du 29. Decembre 1651. Par lesquelles l’authorité du Parlement, & la Iustice de son Arrest contre le Mazarin, est plainement deffenduë; & l’imposteur qui le condamne entierement refuté. Par vn bon Ecclesiastique tres-fidelle sujet du Roy. PREMIERE PARTIE. Qui iustificat impium, & qui condemnat iustum; abominabilis est vterque apud Deum; Prouerb. cap. 17. vers. 15. , français, latinRéférence RIM : M0_2574. Cote locale : B_11_23.