Anonyme [1652], OBSERVATIONS VERITABLES ET DES-INTERESSEES, Sur vn escrit imprimé au Louure, INTITVLÉ LES SENTIMENS D’VN FIDELLE SVIET DV ROY, Contre l’Arrest du Parlement du 29. Decembre 1651. Par lesquelles l’authorité du Parlement, & la Iustice de son Arrest contre le Mazarin, est plainement deffenduë; & l’imposteur qui le condamne entierement refuté. Par vn bon Ecclesiastique tres-fidelle sujet du Roy. PREMIERE PARTIE. Qui iustificat impium, & qui condemnat iustum; abominabilis est vterque apud Deum; Prouerb. cap. 17. vers. 15. , français, latinRéférence RIM : M0_2574. Cote locale : B_11_23.
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sont les Loix de l’Estat, c’est l’vsage du Royaume, il les faut
obseruer & en demeurer là, autrement nier les principes, &
ramener les choses en leur premiere confusion.

 

Si Monsieur le President de Nesmond a dit en presence du
Roy & de tous ceux qui enuironnent sa Majesté, qu’il n’y auoit
point d’homme de bien dans son Conseil qui pût luy conseiller de retenir
le Mazarin auprés de soy ; ie dis aussi qu’il n’y a point
de bon ny de fidelle François qui puisse trouuer ces veritez
estranges & dangereuses ; puisque pour estre dans vn Estat
Monarchique, elles ne choquent en façon que ce soit l’authorité
Royale, y ayant tres-grande difference entre la personne
du Roy & la Royauté, parce que la personne du Roy n’est que
le Corps de la Royauté, qui veritablement est tousiours sainte
& sacrée ; mais l’ame & la substance de cette mesme authorité
est toute autre chose, sçauoir la Loy, la Iustice, les ordres publics,
la façon du Gouuernement, & la coustume ancienne ;
toutes lesquelles choses ne se trouuent, ne se conseruent, & ne
se pratiquent que dans le lict de Iustice de nos Rois qui est le
Parlement, qui n’est qu’vn auec le Souuerain, puis qu’il luy
communique toutes ses volontez, qui ne peuuent auoir aucune
force, ny aucun effet que celuy qu’il luy donne en les authorisant
& les verifiant ; ce que Louis XI. a bien reconnu
aussi bien que les Empereurs Romains, disant en son Ordonnance
de l’an 1467. que les Officiers de son Parlement, sont
parties essentielles de la chose publique, & membres du corps
dont il est le Chef ; sans que luy ny aucun de tous nos Rois l’ayent
iamais dit du Conseil d’Enhaut, ny du Conseil d’Enbas,
qu’ils sçauoient bien estre sans caractere & sans Magistrature
aucune.

D’où vient donc dira quelqu’vn, que le Conseil d’Estat est
Iuge des Reglemens, & que souuent il decide les contestations
qui sont entre les Parlemens ?

La response est bien facile, dit l’excellent esprit des Maximes
veritables cy-dessus alleguées ; c’est que les Parlemens
ayans esté multipliez par la suite des temps, & pour fournir au
grand nombre d’affaires qui s’augmentent tous les iours, il a
bien fallu vn tiers pour le iuger, & regler les differens qu’ils
ont les vns auec les autres. Autrefois le grand Conseil fut estably

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Anonyme [1652], OBSERVATIONS VERITABLES ET DES-INTERESSEES, Sur vn escrit imprimé au Louure, INTITVLÉ LES SENTIMENS D’VN FIDELLE SVIET DV ROY, Contre l’Arrest du Parlement du 29. Decembre 1651. Par lesquelles l’authorité du Parlement, & la Iustice de son Arrest contre le Mazarin, est plainement deffenduë; & l’imposteur qui le condamne entierement refuté. Par vn bon Ecclesiastique tres-fidelle sujet du Roy. PREMIERE PARTIE. Qui iustificat impium, & qui condemnat iustum; abominabilis est vterque apud Deum; Prouerb. cap. 17. vers. 15. , français, latinRéférence RIM : M0_2574. Cote locale : B_11_23.