Anonyme [1652], OBSERVATIONS VERITABLES ET DES-INTERESSEES, Sur vn escrit imprimé au Louure, INTITVLÉ LES SENTIMENS D’VN FIDELLE SVIET DV ROY, Contre l’Arrest du Parlement du 29. Decembre 1651. Par lesquelles l’authorité du Parlement, & la Iustice de son Arrest contre le Mazarin, est plainement deffenduë; & l’imposteur qui le condamne entierement refuté. Par vn bon Ecclesiastique tres-fidelle sujet du Roy. PREMIERE PARTIE. Qui iustificat impium, & qui condemnat iustum; abominabilis est vterque apud Deum; Prouerb. cap. 17. vers. 15. , français, latinRéférence RIM : M0_2574. Cote locale : B_11_23.
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qu’il est tousiours plus saint & plus loüable de suiure vne Religion,
quelque corrompuë qu’elle puisse estre, que de n’en point
auoir du tout comme le Mazarin, qui n’est Cardinal que de
nom, Catholique Romain qu’en habit, & Prince de l’Eglise
que pour voler les Ciboires, profaner les Hosties, violer les Religieuses,
& ruiner les Temples & les Autels.

 

Antiochus Roy d’Antioche, proscriuit Apollonius Prince
de Tyr, & mit sa teste à prix par vn Edict public qui portoit
que ; Quicumque Apollonium Tyrum exhibuerit accipiet, quinquaginta
talenta auri ; qui vero caput eius amputauerit, centum talenta accipiet.

In geslis
mortalitatis
Romanor.
cap. 153.

Le Senat Romain qui n’a rien ignoré des choses necessaires à
la tranquillité de l’Empire, ordonna par vn sien Arrest, de poursuiure
publiquement, & de courre sus à Caius Marius, & de le tuer en
quelque part qu’on le peust trouuer. Il en fit autant contre C. Gracchus
& Sertorius, qui troubloient aussi le repos public, comme
tesmoigne le mesme Plutarque Et l’Italie a si bien retenu cette
vieille leçon, & les Papes mesmes, qu’on y met tous les jours
à prix les testes & la vie des coupables & des condamnez qu’on
ne peut faire obeir à justice ; & à moins que de soustenir qu’il
ne faut plus faire mourir personne, ny prononcer aucun Arrest
de mort contre les absens & les contumax, il est faux d’escrire,
& calomnieux de publier que cette procedure est vne cruauté
inoüye qui fait horreur à l’humanité.

Plutarque,
en la vie de
Caius Marius.

Ce fidelle sujet du Roy, ou plustost ce veritable Mazarin,
non content d’accuser la justice & la probité de son Altesse
Royale, en blasmant vn Arrest où il a opiné, le prend à partie ;
& voulant monstrer que le respect qu’il doit à ce grand Prince
luy est moins cher & moins considerable, que les interests de
celuy qui le paye pour iniurier & calomnier les plus iustes & les
plus religieux ; ose escrire en la page 3. de ses Sentimens desreglez,
que l’Ont le vnique de sa Majesté s’est laissé seduire pour consentir
à la condamnation de ce Cardinal, &c. qui est l’accuser de foiblesse
en sa personne, & d’iniustice & de corruption en sa qualité
de juge de ce proscript abominable, dont les crimes & les perfidies
luy sont plus connuës & plus auerées qu’à pas vn de tous
ceux qui ont informe contre ce monstre espouuentable.

Puis redoublant ses inuectiues & ses calomnies, il adjoûte
aux pages 18. 19. & 20 de cette mesme satire, & demande comme

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Anonyme [1652], OBSERVATIONS VERITABLES ET DES-INTERESSEES, Sur vn escrit imprimé au Louure, INTITVLÉ LES SENTIMENS D’VN FIDELLE SVIET DV ROY, Contre l’Arrest du Parlement du 29. Decembre 1651. Par lesquelles l’authorité du Parlement, & la Iustice de son Arrest contre le Mazarin, est plainement deffenduë; & l’imposteur qui le condamne entierement refuté. Par vn bon Ecclesiastique tres-fidelle sujet du Roy. PREMIERE PARTIE. Qui iustificat impium, & qui condemnat iustum; abominabilis est vterque apud Deum; Prouerb. cap. 17. vers. 15. , français, latinRéférence RIM : M0_2574. Cote locale : B_11_23.