Anonyme [1652], OBSERVATIONS SVR QVELQVES LETTRES ECRITES AV CARDINAL MAZARIN, ET PAR LE CARDINAL MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_2572. Cote locale : C_12_35a.
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precipité du Cardinal Mazarin, qui se vient perdre
en nous perdant : estant certain que le plus
grand ennemy qu’il aura, sera luy-mesme, & qu’il
perira plutost par sa folie, que par la sagesse d’autruy.

 

XIX. Concluons nos obseruations, en disant :
que si le Cardinal Mazarin estoit naturel François,
il auroit plus de suiet de faire quelques efforts,
pour retourner en son pays : mais aussi, il
ne desireroit pas la ruyne de sa patrie, pour s’y
restablir. S’il n’auoit point la charité Chrestienne,
il auroit peust-estre la vertu morale de ce
Payen, qui disoit i’ayme, mieux souffrir la honte
d’vn exil, que de rentrer en mon pays, en le
faisant pleurer. Disons que cét estranger imite
la femme desbauchée, qui n’estant point la mere
de l’enfant contesté, consentoit qu’on le mit en
pieces : celuy qui veut estre estimé le pere de la
France, fait paroistre, qu’il ne l’est pas, en desirant
qu’elle soit diuisée : mais il faut esperer, que
nostre ieune Salomon estant assisté de la sagesse
de Dieu, discernera les veritables affections d’auec
les feintes, & renuoyra confus celui qui veut
regner dans la confusion.

A PARIS,
Chez NICOLAS VIVENAIT,
En sa boutique au Palais.

M. DC. LII.

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Anonyme [1652], OBSERVATIONS SVR QVELQVES LETTRES ECRITES AV CARDINAL MAZARIN, ET PAR LE CARDINAL MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_2572. Cote locale : C_12_35a.