Anonyme [1652], OBSERVATIONS SVR QVELQVES LETTRES ECRITES AV CARDINAL MAZARIN, ET PAR LE CARDINAL MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_2572. Cote locale : C_12_35a.
Page précédent(e)

Page suivant(e)

-- 45 --

Il seroit bien superflu de representer à vostre
Majesté, ny le zele auec lequel i’ay seruy cét
Estat, qu’elle sçait mieux que personne, ny le
desinteressement que i’y ay apporté, qu’elle a eu
souuent la generosité de combatre par des
commandemens absolus de receuoir la liberalité
des graces, dont ie ne me suis pas creu digne ;
ny les succez auantageux que ce zele &
mon application, ou plustost le bonheur de la
France auoient produit, qu’elle sçait auoir esté
tels, que ses ennemis apres de grandes pertes en
tous endroits, où les armes ont pû agir, estoient
reduits pour se garantir d’en souffrir de plus considerables,
à donner les mains à la Paix generale,
comme le seul moyen qu’ils auoient pour arrester
les progrez de la France, si les diuisions
qu’on y a fait naistre n’eussent releué leurs esperances,
& changé entierement la face des affaires.
Il seroit encore superflu de dire à vostre Majesté
par quels malheurs cette Couronne est décheuë
de ses grands auantages, ayant elle mesme
tant trauaillé à detourner, & amoindrir les
vns, pour se maintenir en possession des autres ;
& enfin de la faire souuenir que le Ciel auoit tellement
beny les souhaits, & les voyages que V.
Majesté a entre pris auec le Roy dans des saisons
si rudes, & les trauaux qu’elle a soufferts sur la
fin de l’année derniere, apres la reduction des
places de Normandie, & de Bourgogne, apres

Page précédent(e)

Page suivant(e)


Anonyme [1652], OBSERVATIONS SVR QVELQVES LETTRES ECRITES AV CARDINAL MAZARIN, ET PAR LE CARDINAL MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_2572. Cote locale : C_12_35a.