Anonyme [1652], OBSERVATIONS SVR QVELQVES LETTRES ECRITES AV CARDINAL MAZARIN, ET PAR LE CARDINAL MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_2572. Cote locale : C_12_35a.
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aprés la liberté de Monsieur le Prince
obtenuë, il ne restoit plus rien à desirer que mon
éloignement, pour voir le Royaume dans le plus
haut comble de bon-heur, & de prosperitez, qui
se pouuoit souhaitter, & pour faire que les peuples
goustassent les douceurs d’vn siecle d’or,
que le commerce refleurist, que les finances de
V. M. eussent l’abondance qu’il faut pour mettre
les ennemis à la raison, que vostre authorité
se restablist, que la Maison Royale fust parfaitement
vnie, & qu’on pust en fort peu de temps
conclurre la Paix generale, si necessaire & si desirée.

 

Et certes, comme ie ne me suis iamais proposé
d’autre but en toutes mes actions, que ces
mesmes si pretieux auantages, & que d’ailleurs
i’ay tousiours estably ma principale satisfaction,
à sacrifier tous mes interests particuliers au bien
de l’Estat, rien ne me pouuoit flatter plus agreablement,
que de si grandes esperances, ny me
faire passer le reste de mes iours auec plus de
douceur, & de tranquillité d’ame, quand mesme
i’aurois esté proscript en l’endroit de la terre
le plus sauuage, & le plus éloigné de toute communication,
que de sçauoir que ma relegation
contribuoit à la grandeur de V. M. & faisoit la
felicité de ses peuples.

Ie diray mesme auec verité, que le zele dont
ie brusle pour la gloire de la France, m’auroit

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Anonyme [1652], OBSERVATIONS SVR QVELQVES LETTRES ECRITES AV CARDINAL MAZARIN, ET PAR LE CARDINAL MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_2572. Cote locale : C_12_35a.