Anonyme [1652], OBSERVATIONS SVR QVELQVES LETTRES ECRITES AV CARDINAL MAZARIN, ET PAR LE CARDINAL MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_2572. Cote locale : C_12_35a.
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sans chefs, & sans concert ; & il iugera, que ce
qui est fait par les peuples auec vn pareil effort,
& sans estre poussez, vient de leur sentiment. Il
ne pouuoit estre fauorable au Cardinal Mazarin,
lors que deux cens mille personnes dans
vne seule Ville, qui representoit toutes les autres,
desiroient de luy percer le cœur, d’où ils
croyoient que toutes leurs miseres estoient sorties.
Cette demonstration de hayne vniuerselle,
deuoit estre suffisante ; pour faire retirer vne personne,
qui eut escouté la raison, & la religion :
celle là luy eut fait entendre ; ce que la feu Reyne
Mere dit au Mareschal d’Ancre : apres le pillage
de sa maison : que la France n’estoit plus bonne
pour luy : & celle cy luy eut persuadé ; qu’il n’estoit
plus bon pour la France, & deuoit preferer les interests
d’vn grand Royaume, aux siens particuliers.

 

VII. Le Cardinal dit, qu’il ne peut se retirer en
Italie, à cause qu’il y seroit en execration, si on
croyoit, qu’il a empesché la Paix generale : est-ce
à dire, que nous le deuions rappeller ; afin
qu’il acheue de perdre la France, parce qu’il a
ruiné vne partie de l’Italie ? Si nostre dessein estoit
de nous estendre sur cét article, nous ferions
voir que le traitté de Paix, estant sur le point d’estre
signé à Munster, il le rompit par l’entreprise
du siege d’Orbitello, qui ne fut fait ; que pour
menacer Rome, croyant, que la peur feroit tomber

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