Anonyme [1652], OBSERVATIONS SVR QVELQVES LETTRES ECRITES AV CARDINAL MAZARIN, ET PAR LE CARDINAL MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_2572. Cote locale : C_12_35a.
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ennemis se preualoient de ma disgrace, & auec
quel bon-heur ils employent leur addresse pour
me faire receuoir des traittemens si rudes, dans
vn temps, où ie pouuois auec iustice esperer
qu’on donneroit quelque soulagement aux persecutions
que i’ay souffertes huit mois durant,
auec tant de violence, & auec vn si notable prejudice
de l’authorité Royalle.

 

Mais tout cela n’est pas comparable à l’excez
de douleur, dans lequel ie suis apres auoir veu par
toutes les Lettres de quantité de mes amis qui
sont à Paris, & dehors, le desespoir dans lequel
ils estoient du contenu dans la Declaration du
Roy, qui auoit esté registrée au Parlement, & que
l’on crioit par la ville ; tous sans l’auoir concerté,
tombants d’accord, que depuis le commencement
de la Monarchie on n’auoit iamais rien fait
de si sanglant contre qui que ce soit, quelque
crime qu’il eust peu commettre : Personne n’a
osé me l’enuoyer, & ie vous puis iurer de ne l’auoir
pas veuë ; Mais c’est assés de sçauoir que le
Roy declare ; que i’ay empesché la Paix, & fait
toutes les Pirateries sur les alliez de la France ;
pour estre persuadé, que mon Maistre veut que
ie sois reconnu pour l’homme le plus infame, &
le plus Scelerat qui ait iamais esté, & pour le
fleau de la Chrestienté. Et l’on vouloit apres cela
que i’alasse au lieu de ma naissance ; pour faire
parade à mes parens & amis des beaux titres que

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Anonyme [1652], OBSERVATIONS SVR QVELQVES LETTRES ECRITES AV CARDINAL MAZARIN, ET PAR LE CARDINAL MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_2572. Cote locale : C_12_35a.