sa minorité, qui respondoit de l’accommodement,
& qui asseuroit que Monsieur le Prince
consentoit desia à l’establissement du principal
Ministre ; il a veu que le premier conseil que l’on
donnoit au Roy dans sa Maiorité estoit de payer
tous les seruices de S. A. R. d’vn mespris iniurieux,
& de renuerser tout ce qui auoit esté fait
pour le bien du Royaume, en rappellant dans le
Ministere toutes les creatures du Mazarin ; Que
l’esloignement des sieurs Seruient, le Tellier, &
Lyonne n’estoit point vn veritable exil, mais vn
voyage en attendant la Maiorité, puis qu’ils ont
esté mandez, que dans le temps que l’on enuoyoit
des Declarations contre le Cardinal, & que
l’on faisoit le procez à sa conduite, on luy enuoyoit
des lettres par lesquelles le Roy luy donnoit
le soin de ses affaires dans Rome, que l’on
parloit du retour du Manzini & de sa sœur ; &
qu’enfin tout le credit du Cabinet & de l’authorité
Royale estoient entre les mains de ses ennemis
irreconciliables.

Ces considerations obligent Monsieur le Prince
de se retirer dans l’vne de ses Maisons, en attendant
qu’il plaise au Roy de faire reflexion sur
l’importance des Seruices que son Altesse a rendus
à sa Maiesté, & sur la conduite qu’ont tenuë
les Personnes qui l’obsedent presentement ; Il
espere que le Roy se ressouuiendra Que lors que
Madame de Chevreuse cabaloit chez les Ennemis
de l’Estat, Monsieur le Prince en triomphoit, que