Anonyme [1650], MEMOIRES presentez à Nosseigneurs de Parlement, pour monstrer que les dix-huict Deputez nõmez pour la conseruation des Rentes de l’Hostel de Ville peuuent s’assembler quand ils le iugeront necessaire; pour se raporter les vns aux autres les desordres qu’ils auront remarquez dans chaque nature de Rente & pour en arrester le cours, & y chercher coniointement le remede. , françaisRéférence RIM : M0_2448. Cote locale : A_9_34.
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Ils ne sont aussi preposez que pour faire des plaintes & des
remonstrances. Ils n’ont point de iurisdiction. Et portant leur
conduite ne peut estre qu’innocente. On leur a donné les moyens
de faire du bien. De mal ils n’en sçauroient faire.

Enfin la condition des Rentiers seroit pire qu’elle n’a iamais
esté, si on empeschoit que les dix-huict Deputez ne se raportassent
les vns aux autres ce qui est necessaire pour la conseruation
des rentes. Car auparauant ils agissoient tous conioinctement
dans la deffence de leurs interests. Ils conferoient
en tel nombre qu’ils vouloient. Ils signoient les requestes en
nom collectif. Ils estoient mesmes receus parties. Il y en a encores
des procez pendans en la Cour. Il seroit donc bien estrange
qu’ayant fermé la bouche à vingt mille Rentiers, qui ne peuuent
plus auiourd’huy intenter d’action de leur chef, on renfermast
toute la conduite des rentes en la personne des trois
Deputez.

L’on fera peut estre vne obiection, sçauoir que par l’Arrest
du vingt-neuf Decembre dernier l’on a fait la distribution des
dix huict Deputez sur chacune nature de rente, & qu’ainsi la
Cour a entendu qu’ils ne pussent point s’vnir ensemble pour
conferer de toutes les natures & de tous les desordres qui s’y
pourront rencontrer.

Les Deputez respondent à ceste objection que pour estre distribués
sur chasque nature, ils ne sont pas pour cela exclus de
s’vnir & de conferer ensemble pour aduiser aux moyẽs de conseruer
toutes les rentes en general.

Dans toutes les societés l’on y distribuë les employs & les
fonctions. Chacun à son partage. Mais c’est seulement pour la
facilité des assaires, celà n’empesche pas que ce ne soit tousjours
la Societé qui agit dans toutes ces rencontres. Les particuliers
ne sont point les maistres absolus, ils n’ont qu’vne simple direction,
il faut qu’ils raportent au general toute leur conduite, &
que les resolutions se prennent par toute la Compagnie.
Autrement il se trouueroit que chasque particulier feroit la communauté
luy seul, & ce qui se fait pour le bien de la Societé en
seroit la ruine toute entiere.

Et de fait la Cour l’à ainsi entendu par son Arrest. Car apres

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Anonyme [1650], MEMOIRES presentez à Nosseigneurs de Parlement, pour monstrer que les dix-huict Deputez nõmez pour la conseruation des Rentes de l’Hostel de Ville peuuent s’assembler quand ils le iugeront necessaire; pour se raporter les vns aux autres les desordres qu’ils auront remarquez dans chaque nature de Rente & pour en arrester le cours, & y chercher coniointement le remede. , françaisRéférence RIM : M0_2448. Cote locale : A_9_34.