Anonyme [1649], MAXIMES MORALES ET CHRESTIENNES, POVR LE REPOS DES CONSCIENCES dans les affaires presentes. Pour seruir d’Instruction aux Curez, aux Predicateurs & aux Confesseurs. Dressées & enuoyées de S. Germain en Laye, par vn Theologien, fidele Officier du Roy. A MESSIEVRS DV PARLEMENT. , françaisRéférence RIM : M0_2427. Cote locale : A_6_8.
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sangsuë Siçilienne ; & personne n’a encore pensé à taitter
le poinct principal qui est celuy de la conscience, pour
iustifier la iustice des armes publiques, contre ce perturbateur
du repos public ; comme si Paris, qui est l’esprit
& l’elixit de la Religion Chrestienne, estoit deuenu sans
foy ou sans Dieu, depuis que cet Estranger a apporté en
France la Religion & la creance de Machiauel. On en
fera tel iugement que l’on voudra, neantmoins la parole
de Dieu sera tousiours veritable ; Que les edifices ne
sont que des ruïnes où Dieu n’a pas posé les fondements :
que les maximes de l’Euangile, non celles de la Politique
sont ce cardon à trois branches qui ne peut estre rompu ;
Et ie connois mille ames timorées qui sont en suspens,
& ne sçauent à quoy se resoudre, pour n’estre point esclaircies
selon les Regles de la Theologie, sur le iuste subiet
qu’a non seulement Paris ; mais toute la France de se sousleuer
& de prendre les armes pour chasser cet ennemy
du Roy & de son Estat. C’est en faueur de ces ames pieuses
dans lesquelles vne crainte filiale fait abhorrer comme
la mort les ombres mesme du peché, que ie prens la
plume à la main, afin de calmer leur apprehension, &
mettre leur conscience en repos dans le trouble & l’orage
de ces mouuements, ce que ie feray par l’establissement
de quelques maximes Chrestiennes &
Euangeliques, que ie me contenteray d’expliquer
briefuement, sans apporter les authoritez, pour ne
faire pas vn liure au lieu d’vne consultation.

 

I

La premiere Maxime Chrestienne qu’il faut poser
dans cette conioncture, qui est comme la base & le
fondement de toutes les autres, & sans laquelle aucun
ne se peut dire veritable Chrestien, est l’honneur,
la reuerence, & le respect que l’on doit au Roy. Car
l’authorité Royale estant d’institution diuine, quoy
que plusieurs Roys ne soient que de celle des hommes,
ce caractere de la maiesté de Dieu, qu’ils portent

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Anonyme [1649], MAXIMES MORALES ET CHRESTIENNES, POVR LE REPOS DES CONSCIENCES dans les affaires presentes. Pour seruir d’Instruction aux Curez, aux Predicateurs & aux Confesseurs. Dressées & enuoyées de S. Germain en Laye, par vn Theologien, fidele Officier du Roy. A MESSIEVRS DV PARLEMENT. , françaisRéférence RIM : M0_2427. Cote locale : A_6_8.