Citoyens : Il se voulut saouler de sang & de carnage,
& abandonner cette grande & florissante Ville au
pillage, & à la fureur des Estrangers & des Nations
ennemies.

Dans cet attentat si horrible le Cardinal Mazarin
n’eust pû éuiter le dernier supplice, si nous
n’eussions point nourry parmy nous les Traistres &
la trahison.

Mais il trouua encore moyen de se maintenir par
vne paix honteuse, pleine de laschetés & d’infamies,
& qui ne pouuoit ietter, comme nous auons veu depuis,
que des semences & des racines profondes d’vne
guerre mortelle à l’Estat.

Le Cardinal Mazarin ne s’estant donc sauué que
par la facilité de Paris, il deuoit changer de conduite,
& nous faire voir vn siecle plus heureux : On flatta
tout le monde de cette esperance. Ce fut par cet
artifice qu’on nous fit aualler ce poison si subtil, &
qu’on surprit encore la credulité des peuples.

Mais comme les Tyrans ne se repentent iamais,
le Cardinal Mazarin tascha de faire perir Paris par
des voyes secrettes & criminelles, ne l’ayant pû
destruire par la force.

Le principal Article de la Paix estoit le retour du
Roy dans Paris : c’est son Throsne, c’est où il trouue
sa grandeur & sa force, c’est le Timon de l’Estat. Le
Cardinal Mazarin fait perdre tous ces glorieux
auantages au Roy, de peur qu’ils ne se communiquassent
à Paris, & que cela ne contribuast à sa richesse,
à son abondance, & à son esclat. Il promena