Anonyme [1649], LETTRE ENVOYÉE A DOM FRANCISCO MARIA DEL MONACHO, Sycilien, Superieur des Theatins, Predicateur & Confesseur du Cardinal Mazarini. Où il est sommairement respondu aux Libelles diffamatoires jettez à Paris par les Ennemis de l’Estat. , françaisRéférence RIM : M0_2225. Cote locale : A_5_28.
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vous adouciriez la rage qu’il a contre des Peuples innocens,
desquels il a receu plus de biens & d’honneur qu’il ne merite,
vous luy remonstreriez que Dieu est protecteur des Roys,
& des Loix, vous le feriez descendre du plus haut de ses vaines
esperances, le faisant ressouuenir de la bassesse de sa condition,
& du neant dont il est sorty : vous l’aduertiriez qu’il est bien
vray que le Peuple de France, par ses pechez, a attiré l’ire de
Dieu sur luy, qu’il en permet la vengeance, mais qu’il considere
que Dieu, comme vn bon Pere, se sert des verges pour
chastier son enfant, que puis apres il iette luy-mesme au feu.
Oüy, MONSIEVR, parlez hardiment, ne craignez rien, si
vous estes homme de Dieu, L’apprehension de la mort ne pût
empescher S. Iean de reprendre Herode, & crier publiquement
contre ses vices. Faites-luy sçauoit, à ce bon Ministre de
nostre mal-heur, qu’il est la cause de tous les meurtres, les violemens,
les saccagemens, les prophanations des saincts Temples,
& les incendies qui se commettent, il en respondra en son
propre & priué nom, il en rendra compte deuant Dieu. Il arme
le frere contre le frere, le pere contre le fils, & le fils contre le
pere. Il preoccupe par ses subtilitez le cœur de cette Reyne,
dont la nature est si douce, & dont l’ame est si saincte. Il luy
fait accroire qu’elle est offensée, afin qu’il se venge par sa puissance,
de ceux qui ne l’ont point offensé luy-mesme, & se
sert de l’authorité du Roy, pour destruire la Royauté ; &
ruiner le Royaume. Il ne peut souffrir ces yeux clair voyans du
Parlement ; ces Estoilles pures prennent garde de trop prés,
preuoyent de trop loin : Il a fait tout ce qu’il a pû pour les esteindre
& estouffer, & n’en pouuant venir à bout, il fait comme les
chiens à la Lune, il jappe contr’eux, seme des libelles diffamatoires
contre ces ames pures & ces intelligences, qui tiennent
icy bas quelque chose de la diuinité, entant qu’ils maintiennent
& exercent la Iustice, dont Dieu est le Principe ; & ceux
d’entre eux qui se sont monstrez les plus zelez, ont esté ceux
contre l’innocence desquels il a vomy plus de venin, pour les
rendre odieux au Peuple, & finement il les accuse de vouloir
[1 mot ill.] la Souueraineté, sans laquelle ils ne sçauroient subsister ;
d’exiger de l’argent du Peuple, qui cognoist bien que c’est
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Anonyme [1649], LETTRE ENVOYÉE A DOM FRANCISCO MARIA DEL MONACHO, Sycilien, Superieur des Theatins, Predicateur & Confesseur du Cardinal Mazarini. Où il est sommairement respondu aux Libelles diffamatoires jettez à Paris par les Ennemis de l’Estat. , françaisRéférence RIM : M0_2225. Cote locale : A_5_28.