cette pieuse satisfaction, que nous luy demandons, ce
nous semble si iustement, de vous pouuoir faire du
moins toutes les offres de nos seruices dans vne coniõcture
si pressante, & asseurer que si iusques icy nous
auons manqué à quelque chose, ce n’a esté qu’à trouuer
les moyens de vous pouuoir tesmoigner, mais
d’executer l’impatience où nous sommes de oindre
nos armes aux vostres, & faire connoistre à tout le
monde, que nous ne sûmes iamais, ny assez lasches ny
assez insensibles pour preferer la tyrannie d’vn
Estranger au salut general de nostre Patrie. Vous ne
pouuez douter de la sincerité de nos sentimens, & si
vous estiez capables d’en conceuoir le moindre soupçon,
nous vous dirions ce que vous ne pouuez ignorer,
que nous sommes François comme vous, esgalement
pleins d’amour & de respect pour nostre oy,
& que si l’estrange & funeste enleuement qui en a esté
fait, & qui vous menaçant de vostre perte, nous predisoit
à méme temps & ineuitablemẽt la nostre, vous
a mis les armes en main, il nous les a porté dãs le cœur,
& si vous auez eu l’honneur d’estre les premiers à trauailler
à sa deffense aussi bien qu’à la nostre commune,
& à tascher de le sauuer des mains d’vn Ennemy, Il
est pour le moins impossible que vous ayez esté plus
prompts à souhaiter de le faire. En sorte que nous
n’auions besoin que de la seule voye de pouuoir en
seureté faire esclatter nos sentimens, que nous sommes
comme forcez de retenir captifs depuis vn si
long-temps, par la crainte de nos Gouuerneurs &

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