Anonyme [1652], LETTRE DES BOVRGEOIS DE PARIS, ENVOYEE AV ROY. Sur les desordres que commettent les gens de guerre aux enuirons de cette Ville. , françaisRéférence RIM : M0_2070. Cote locale : B_19_59.
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les premiers iours de vostre Majorité du sang de vos
sujets : ne souffrez pas qu’vn Ministre interessé fasse naistre
le siecle de fer, sous le meilleur Roy du monde. Mais
si nous auons ressenti dans le commencement de vostre
regne les premieres années de celuy d’Auguste, faites
nous gouster ses dernieres, qui furent si douces au peuple
Romain. Considerez, SIRE, que les Rois sont responsables
à Dieu du sang de leurs sujets, & que mesme
l’ignorance de leurs affaires ne les excusera pas deuant le
throsne de la Iustice Diuine. Souuenez-vous que Dauid
ayma mieux choisir la peste que la guerre, tant il estoit
amateur de la paix, & tant il haïssoit les desordres que la
guerre iette dans vn Estat, & de plus, parce qu’il consideroit
que les Rois se peuuent mettre à l’abry des miseres
de la guerre, & qu’il n’y a que les peuples qui souffrent,
mais ils ne sçauroient s’exempter du fleau de la peste.
Enfin, SIRE, nous vous coniurons par vous mesme, puis
que vous y auez le plus d’interest, d’esloigner cét Estranger
& donner la paix à vos peuples, afin de vous conseruer
le plus puissant Estat de l’Europe, sur le panchant de
sa ruine. Ce sont les tres-humbles prieres que presentent
à Vostre Majesté, auec toutes sortes de respects,

 

Ses tres-humbles, tres-affectionnez,
& tres-fideles sujets,
LES BOVRGEOIS DE PARIS.

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Anonyme [1652], LETTRE DES BOVRGEOIS DE PARIS, ENVOYEE AV ROY. Sur les desordres que commettent les gens de guerre aux enuirons de cette Ville. , françaisRéférence RIM : M0_2070. Cote locale : B_19_59.