aucun de plus glorieux que la France, & qui ait aimé leur
Roy à vn tel excez, que pour sa querelle, exposer non seulement
les biens, mais encore la vie, & engager celle des
enfans du berceau. Ce Royaume sans exemple, n’a iamais
fait paroistre aucun acte de rebellion, comme malicieusement
impose à Vostre Majesté ce fameux grippeur :
mais tant s’en faut, cette belle perle Orientale &
Françoise, a tousiours d’vn franc cœur & pure volonté,
contribué de son reuenu, de ses soins & trauaux, à donner
de grands deniers, pour estre financez ; afin de subuenir
aux vrgentes affaires de l’Estat : mais estant bien imbuë
des maluersations & exactions de cet Italien, & que ces
grandes leuées & sommes immenses, n’estoient deposées
qu’és coffres de cet Estranger ; c’est ce qui l’a obligée
à vous former ces plaintes, MADAME, qui ne
sont autres que les miennes, afin d’interdire de vostre presence,
de vos conseils, & de ce Royaume (que Dieu vous
a mis en dépost pendant la minorité du Roy, & qui veut
que vous ayez soin comme vne legitime mere a de ses enfans)
cét Expoliateur. Aussi nous ne gouuernons nos Sujets
que par l’ordre qui nous est estably du Ciel, & nous
rendrons vn compte dautant plus exact, que les Peuples
nous aurons esté sonsmis.

Songez à ces pieux aduis, MADAME, ne pouuant vous
les donner plus grands, il y a assez longtemps que Dieu
me les a inspirez, & ne pouuois differer dauantage à les
communiuer à votre Majesté : Prenez-les de bonne part,
comme venant d’vne veine, qui fait sortir vn mesme sang,
& qui vnit les mesmes interests, que ma Naissance me
communique.