Anonyme [1649], LETTRE DE LA PRETENDVË MADAME DE MERCOEVR Niepce de Mazarin : ENVOYÉE A MONSIEVR DE BEAVFORT. , françaisRéférence RIM : M0_1941. Cote locale : C_3_14.
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aussi benings & courtois, comme ils ont de grandeur
& de puissance : Il me semble que le Ciel & la nature
ayent pris plaisirs à l’enuie l’vn de l’autre, de vous
donner auec proffusion, toutes les perfections & les
graces souhaitables, qui peut rendre vne personne
accomplie, car il ne vous ont rien denié de tout ce
qui peut faire vn homme parfait comme vous estes,
car la vertu, la veleur, la beauté, le zele, l’adresse,
la magnificence, la débonnaireté, la prudence, la magnanimité,
tout celà est commun auec vous, & la candeur
de vostre belle ame, la netteté de vos actions
ne nous promet rien que de la sublimité, la pureté
de vostre cœur n’a que des pensées releuees, qui nous
sont impenetrables & inconceuables : Mais peut-estre
(MONSEIGNEVR) trouuerez-vous mauuais
de vous voir loüer par vne fille, veu que les plus
grands esprits n’en seroient pas assez suffisents : Il faudroit
donc de nouueaux Virgilles & Horaces, donc
le bel esprit, la bouche d’or, la delicatesse & mignadise
de la langue, estoient des sources inespuisables,
& des Torents d’eloquence : Toutes-fois ce qui me
consolle ; c’est que mon sexe n’est-pas si méprisable,
veu que dans les siecles passes il s’est trouué des femmes,
faire des actions toute grandes & genereuses, lesqu’elles
ont fourny d’emplication à nos Histoires,
mais quoy que ie n’ay pas la langue faconde comme
celles qui autre-fois ont harangué à la teste des
l’Armées, ie sçay bien que ie n’ay que de l’impolitesse
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Anonyme [1649], LETTRE DE LA PRETENDVË MADAME DE MERCOEVR Niepce de Mazarin : ENVOYÉE A MONSIEVR DE BEAVFORT. , françaisRéférence RIM : M0_1941. Cote locale : C_3_14.