des inuentions desquelles ie connois les effets sans
connoistre la cause m’ayent traitée de la sorte : Est-il
pas constant à vn bel esprit que l’ame seruante a
plus de mal que l’ame seruie, il m’est dont permis par
vne sincere politique de me plaindre du mauuais
traitement comme du mauuais seruice ; la France
a-t’elle manqué à son deuoir ? & tous ses bons esprits
l’empescheront-elle de se plaindre justement ?
estant la fidelle seruante de son Monarque, on s’irrite
contre elle, & elle est reduite en vn tel desastre
qu’elle est toute preste de receuoir le joug d’vne
seruitude qui s’estendra aussi longue que la durée du
monde, n’ayant d’autres objets que les tristes monuments
de ses funerailles, & desquelles la reputation
est de si grande estenduë que son amitié aussi bien
que sa foy sont aussi inesbranlables que ses rigueurs
qu’elle espreuue dans sa constance, SIRE, ayez pitié
de celle qui rẽdra vos Lys florissans & de bõne odeur,
elle est assiegée dans son agonie par les plus rudes &
desesperées secousses qui ayent iamais paru parmy
les Nations les plus seueres. Enfin puis qu’elle vous
doit estre considerable & qu’elle vous sera tousiours
fidelle, tenez pour maxime la mieux examinée, que
vostre Sceptre doit auoir la sagesse de Salomon
pour calmer les orages qui me font faillir le cœur,
faites estat de mes plaintes puis qu’il est à craindre
que si ie ne suis bien-tost consolée de vous, tous

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