de quel maladie je me plains, si vous la connoissez
vous pouvez empescher les desseins pernitieux
que les Vaultours qui m’ont devorée vous suggérent
pour me faire mourir : Car, Princeps qui libenter
audit verba mendacij omnes Ministros habet impios.
Et moy je n’aurois pas tant d’impatience & d’ardeur
du mauvais traitement. Vostre Fille est garrotée
& elle s’estonne qu’ayant soustenu tant de
Sceptres & de Couronnes, elle n’a jamais esté touchée
d’vne si cuisante fiévre : Ma Renommée
est vniverselle, & toutes les Nations s’assemblent
pour ne m’apporter aucun soulagement, ce qui me
rend aussi estonnée que tous mes en fans qui meurent,
& ceux qui vivent le protestent pour Vostre
Majesté, qui croyent destinée & envoyée de Dieu,
pour estre le comble de leur felicité. Ie veux bien
vous tesmoigner qu’incessamment ie vois les Saints
Louys, les Iustes & les Henrys ses généreux conquerans,
& que mes services sont aussi inviolables
comme ie suis esloignée du repos, estant dans vne
gesne extraordinaire de ma maladie, je n’ay que
faire descrire des nouvelles afin que Vostre Majesté,
soit asseurée du mauvais traitement de la maladie,
laquelle d’ici à long-temps sera languissante :
si le dominateur des choses les plus redoutées, ne
prend compassion de mon cœur, je proteste mourir.
& je ne peux, ie veux guerir, il ne se trouve

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