de la discorde parmy nous. Tant de brigues & de factions
se sont esmeuës pour ce sujet, tant de soupplesses
& de corruptions inuentées, qu’ils les ont eludées
iusques à present. Et n’ayant rien trouué de plus
propre ny de plus auantageux à leur dessein que de
s’attaquer aux Chefs & principaux Arboutans de la
Fronde, ils ont mis le diuorce entre deux freres, qui
a produit le tragique accident que vous auez veu, &
ont fomenté celuy qui estoit entre Monsieur le Prince
& Monsieur le Cardinal de Retz, comme vne infinité
de Libelles nous l’ont appris, qui ne leur a pas
esté infructueux. Si bien que diuerses conuulsions en
sont arriuées à l’Estat, d’autant plus dangereuses que
la teste en est le principal siege, & la plus grieuement
assaillie, Paris estant le theatre ou depuis six mois se
sont ioüées de sanglantes tragedies, dont nous verrons
& deuons craindre des suittes plus fascheuses &
plus estonnantes, si nous ne les preuenons par la
promptitude des remedes qui consistent principalement
en la reünion des volontez. Monsieur le Cardinal
de Retz qui a des lumieres perçantes au dessus
de tous les hommes, qui a commencé ce chef-d’œuure
de la chasse de Mazarin, ne voudra pas en perdre
la gloire & le fruict, ny priuer l’Estat de ce bonheur,
auquel il a donné de suffisans tesmoignages de
son affection pour satisfaire à vne passion qui deroge
à son caractere. Et Monsieur le Prince, le plus
grand & le plus redoutable de tous les Guerriers qui
ont iamais esté, qui surpasse les Cesars & les Alexandres,

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