à son honneur, Quis adeo demens vt aut per
suum, aut per publicum de decus procedere vellet.

Plin. lib.
8. ep. [1 mot ill.]
Montanum.

Ie ne pense pas qu’il puisse rester aucun serupule
dans l’esprit de qui que ce puisse estre, des exaggerations
& inuentions calomnieuses faites dans ces Libelles
peruers contre Monsieur le Prince : lequel à la
façon d’vn grand Empereur, bien que de son naturel
tres-vindicatif, qui disoit qu’il falloit du moins laisser
la liberté de parler dans vne Ville libre, méprise
les iniures, se contente & se console du tesmoignage
de sa conscience, qui ne luy reproche rien de toutes
ces bassesses, mais porte impatiemment auec tous les
gens de bien les monopoles & les cabales qui se font
pour la ruine & l’oppression derniere du peuple, le
restablissement de la maletoste & de la tyrannie des
Ministres, qui se renouuellera bien tost, & se remettra
plus cruellement sur nos testes qu’elle n’a iamais
fait, si nous sommes timides, & nous laissons
seduire & emporter aux conseils que la fin de ce malheureux
Escrit contient, & donnons nostre consentement
à la neutralité qu’il nous propose, comme
l’vnique objet de la Paix, qui tout au contraire est
vne continuation & vne semence eternelle de Guerre.
Parce que la tranquillité publique ne peut estre
asseurée, tandis qu’il y a des troubles qui agitent l’Estat,
ausquels nos indifferences fourniront plustost
de la matiere pour les entretenir, que pour les pacifier.
Nous l’auons assez experimenté iusques à present,
par les rauages & les desolations que nous auons