Anonyme [1651], LES SERVICES QVE LA MAISON DE CONDÉ A RENDVS A LA FRANCE CONTRE LES CALOMNIES des Partisans du Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_3666. Cote locale : C_11_30.
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d’Orient, comme il a fait autresfois dans la Maison d’Anjou, de
Courtenay & de Vallois, Monsieur le Prince a bien fait connoistre
qu’il renonçoit à toutes ses pretentions, qui n’estoit pas indignes
de son courage, & toutes les chimeriques visions qu’on debite
comme vne preuue concluante, s’euanouissent tellement quand
on regarde l’establissemẽt florissant & glorieux de S. A. & ont esté
de sorte refutées, que ce seroit marquer ou temerité, ou deffiance
de trauailler à de nouuelles Apologies. Mais comme les plus noires
calomnies choquent d’auantage les gens d’honneur, & que
tout homme qui en fait profession doit estre Orateur pour vne si
bonne cause, comme on deuient Soldat pour maintenir l’innocence
& la liberté opprimée, ie n’ay pû lire sans indignation, ny laisser
eschapper sans responce vn libelle intitulé la Genealogie de
Monsieur le Prince. I’ay long-temps hesité dans ce dessein craignant
de donner lieu à croire que ce soit des moyens apparens &
de legitimes accusations, & parce que ie iugeois qu’il estoit superflu
de combatre par des paroles vn fantosme dont l’ouurage fabuleux
se destruit luy-mesme, n’estant fondé que sur des erreurs grossieres
& des ignorances manifestes. Ce ligueur incognu & plus
impudent sous le masque qui n’oseroit se declarer sans ruyner toute
son authorité manque en toutes façons de sincerité, de memoire
ou d’intelligence, bien qu’il deust exiter par l’atrocité de ses impostures
& la corruption de l’Histoire des derniers temps, plus de
pitié pour nos Princes outragez que de haine, a neantmoins
trouué tant de complaisance en quelques lieux dans l’esprit de
plusieurs qui ne prenant pas la peine d’examiner ce qu’en leur
propose, & qui ne les touche point, trouuent coupables tous ceux
qui sont accusez que pour empescher que ce venin respandu ne
laissast quelque impression maligne à ceux qui en seroient abreuuez,
I’ay mieux aymé faire tort à l’euidence des choses que souffrir
sans responce tant d’extrauagance & de fausseté. Les gens de
bien ont tousiours condamné la lascheté de ceux qui insultent aux
malheureux, l’Escriture prononce des maledictions sur ceux
qui exercent cette barbare & inhumaine vengeance, & les Princes
infortunez sont mesme si chers au Ciel quand il les humilie que
les imprecations de Semei sur Dauid en disgrace, furent suiuis
d’vne punition remarquable, & Ioab mesme pour auoir trempé sa
main dans le sang des Princes persecutez, quoy que General d’armée
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Anonyme [1651], LES SERVICES QVE LA MAISON DE CONDÉ A RENDVS A LA FRANCE CONTRE LES CALOMNIES des Partisans du Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_3666. Cote locale : C_11_30.