Anonyme [1652], LES RESVERIES D’ESTAT. , françaisRéférence RIM : M0_3543. Cote locale : B_14_49.
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meilleur, celuy qui ma logé auparauant que ie
fusse à Paris, n’a pas donné tant de bonté à la
teste que ie couure qu’il y auoit de malice au
reste, si ie n’a y vn cordon d’or ie l’auray, & si
ma calotte n’a pas encore l’esprit de celuy qui
l’a faite, ie prendray l’esguille qui l’a cousuë
pour luy en donner. Resue.

 

Au Palais Cardinal.

Heureuse solitude, dis moy tes pensées, &
ne t’offense pas de la familiarité de mon cœur,
parce que ie t’admire dans ta constance, ie ne
puis me persuader que tu pleure, & que ton
bain si richemẽt lubrique soit plain de larmes,
parce que ie suis témoin oculaire de la beauté
de tes canaux ; mais pleure ie te prie & de tes
deux yeux si tu veux me faire rire ; car si tost que
tu n’auras plus d’humeur naturelle adieu ton
esprit, c’est signe que le corps s’en va par terre,
dit on quand il veut perdre le soustien de la vie,
il ny a que des pierres taillées en diamants qui
me faschent, elles perissent tous les iours, & le
malheur c’est que les pierres qui en tombent, au
lieu d’en faire naistre d’autres & de fructifier
comme les grains de bleds, elles s’occupent à
l’assembler pour attirer le reste apres elles, ouure
tes portes si tu veux qu’on les ferme ta clef

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Anonyme [1652], LES RESVERIES D’ESTAT. , françaisRéférence RIM : M0_3543. Cote locale : B_14_49.