Anonyme [1652], LES PROPOSITIONS DE MESSIEVRS LES PRINCES, FAITES A MESSIEVRS DV PARLEMENT, POVR LE SOVLAGEMENT du peuple. , françaisRéférence RIM : M0_2915. Cote locale : B_5_35.
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la paix, ne la cherchez pas dauantage ? elle vous est
toute acquise, elle a pris renaissance auec celle de nos Princes.
Elle est hors de prison elle ne marche plus dans les tenebres,
enfin le Ciel touché par tant de prierres & de gemissemens, la
fera descendre sur vos terres, comme vne manne toute celeste,
pour y renouueler son siecle doré, pour y rebastir son domicile,
qui auoit esté battu en ruine par vne armée de fureurs, & par la
fatale conioncture, d’vne si funeste saison. Nostre glorieux
Monarque la receura dans son Palais toute brillante de gloire,
nos Princes nous maintiendront par leurs bien-veillances continuelles :
Et vous Auguste Parlement, qui n’inclinez qu’à des
actions toutes Heroïques, dont la posterité fera le plus haut
sujet de ses admirations, vous la deffenderez par vos Arrests, &
l’inuincible Authorité de cette belle Iustice, qui s’est si tost asseruie
les cœurs, & les affections d’vne si grande Monarchie.

 

Ne voyons-nous pas qu’apres cette desirée Renaissance, le
Ciel nous promet des iours plus fauorables ? ne voyons nous
pas que ce renouueau du Printemps, est extraordinairement
paré à l’aduantage dans le petit commencement de son regne.
Et vous admirable flambeau du monde, quels rayons ne ietterez-vous
doresnauant pour fauoriser auec plus de graces, ceux
que les tenebres d’vne fascheuse captiuité ont si long temps
retiré de vostre presence ne leurs faisans goûter que de legers
plaisirs destrampez dans des amertumes insupportables.

Que ferez-vous fureurs & vents de discorde, orages, tempestes,
où esperez-vous passer le Caresme, & le reste de l’année,
pensez vous reuenir apres quelque esmeute, non, non,
c’est en vain que vous vsez de poursuittes afin de r’entrer
plus facilement en grace, non, non, suiuez vostre maistre, il
ne fera rien sans vous, ny vous pareillement sans luy, la fortune
de l’vn dépend du courage de l’autre, & ce que vous proietterez
sera bien affermy par ce puissant genie de fourbes, qu’en
asseurant sa prosperité, il vous maintiendra tousiours dans vn
estat tel que ses malices ; & ses inuentions le demandent.

Enfin Paris, belle & illustre demeure de nos Roys, commencez
à respirer sous vn siecle plus tranquille, & oubliez
toutes les disgraces qui prirent leur naissance dans celle d’vn
Cardinal tyran, & qui fuiront aussi-tost dans celles de nos

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