Anonyme [1652], LES PROPOSITIONS DE MESSIEVRS LES PRINCES, FAITES A MESSIEVRS DV PARLEMENT, POVR LE SOVLAGEMENT du peuple. , françaisRéférence RIM : M0_2915. Cote locale : B_5_35.
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en nous rendant, ce que Paris & toutes les Prouinces
de France n’ont cessé de souhaitter dans l’attente de ce fortuné
retour ; où nous auons veu paroistre de si esclatantes lumieres,
comme si leur absence eust esté la cause de quelque orageuse
nuict, & leur presence, du plus beau iour, qui parut iamais
dans vne Maiesté toute extraordinaire.

 

Qu’estes-vous donc grands boutefeux de l’Estat : Entretiendrez-vous
tousiours le Beau, & specieux nom de valleur ? Ne
changerez-vous point d’humeur apres de si funestes nouuelles
pour vostre condition ? Ne songez vous point que la Cour par
ses Arrests, vous condamne à vn bannissement perpetuel, que
nos Princes ont quitté la prison pour vous exterminer, que
toute la Noblesse a fait vn Corps tres-considerable pour esteindre
vos embrassemens, qui menassoient de consommer & reduire
en cendre cette belle Monarchie.

C’en est fait, il n’y a plus moyen de voltiger comme vn autre
Icare sur l’Ocean tranquille de la France, ou paroistre auec
le Bonnet Rouge, & se faire Cardinal sans merite, saccageant
toutes les Prouinces par des rapines & des larcins insupportables.

Il n’y a plus moyen de faire la guerre à la liberté, pour ietter
en seruitude ceux là mesme que l’extraction d’vne illustre Noblesse
pouuoit non pas rendre criminels, & coulpables de lascheté,
mais dignes d’estre éternellement immortalisez, dignes
d’auoir des Autels, où l’on peut sacrifier à leurs Majestez, comme
par des tesmoignages d’vne vertueuse : & charitable fidelité.

O que de plaisirs, que d’allegresses auez-vous conçeu, Paris,
dans la nouuelle de cette belle renaissance, de quelles visites ?
de quels respects ? de quels tesmoignages d’obeyssance n’auez
vous honoré ce fortuné retour, combien de cris, combien d’acclamations,
en asseurance, & de vostre courage pour les maintenir,
& de vos bien-veillances pour les aymer, & de vostre fidelité
pour estre continuellement addonnez au seruice d’vne si
belle, & fleurissante Noblesse ?

Il est vray, France, vous ne pouuiez pas viure plus long tẽps
dans la priuation d’vn si beau iour, & ces trois Soleils, qui s’estoient
si subitement esclipsez de vos yeux par vne fatalité trop
funeste sembloient aussi-tost vous menacer d’vne nuict pleine

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