composeront vn corps d’armée de plus de
quarante mille combattans. Que peut on esperer
auec la generosité des chefs que des victoires
& des Triomphes ? Toutes les forces de
l’ennemy ne passent pas le nombre de quatorze
mille hommes quand elles seroient iointes ensemble
& bien qu’il ne fallut que faire leuer les
communes pour assommer cette armée de voleurs
qui ne viuent que de brigandages, neantmoins
pour les soulager. Nous auons enuoyé
nostre armée que nous soldoions tous les quinze
iours, afin d’empescher les desordres & le degast
de gens de guerre. Quand nous n’aurions
d’autre dessein que de ruiner le Cardinal, de
nous opposer à son retour & de luy oster les
moyens de r’entrer dans son ministere, la France
le trouueroit si iuste & si necessaire pour son
repos que tous les bons François exposeroient
leurs vies & leurs biẽs pour le faire reüssir. Mais
outre ce dessein, nous en auons encores de plus
glorieux à sçauoir de faire reuiure nos loix que
la corruption de l’Estat a rendu tout a fait eneruées.
Comme les loix & les armes sont les deux
Colomnes de l’Estat, aussi voulons nous remettre
les vnes & les autres dans leur vigueur.
Nous ne sommes pas moins portez à l’estime
des loix que cet Empereur Romain lequel disoit
qu’il estoit plus glorieux de leur obeir que

Page précédent(e)

Page suivant(e)