de Paris les deux tiers du Parlement sortirent
aussi auec luy, dont les vns furent à Tours, les autres
à Chaalons pour maintenir les peuples dans l’obeyssance,
& dans la sousmission ; Et la troisiesme partie
qui resta à Paris, bien qu’elle fut du costé des Ligueurs,
ne laissa pas de prononcer en faueur de la
loy Salique, qui est la loy fondamentale du Royaume,
& en vertu d’icelle, declarer Henry IV. legitime
heritier de la Couronne de France. Enfin parcourons
les vies de tous nos Roys, nous trouuerons
qu’en toutes les rencontres où il s’agissoit de l’authorité
de leur puissance, & de la conseruation de
leurs personnes, le Parlement a tousiours tenu ferme,
& tesmoigné vne fidelité extraordinaire. Aussi
les Roys les ont honorés tres-particulierement, &
auantagé de tîtres glorieux, les appellans leurs Peres,
leurs Tuteurs, l’appuis de leurs Couronnes, la Colomne
de leurs Sceptres, l’éclat de leurs Diadesme,
le principe de leur bonheur, & la source de leur felicité,
Ils sont encor les Arbitres de la Paix, les Administrateurs
de la Iustice, la terreurs des mechans, & le
soustien des bons. Iugez, si le Roy ne les doit pas
considerer, si les Ministres d’Estat ne les doiuent
pas respecter, si les peuples ne les doiuent pas aimer,
si les Princes ne sont pas obligez de deffendre leur
querelle, & si on ne doit pas tenir pour suspects ou
pour ennemis ceux qui cherchent à les choquer ou
à les perdre.

La Cour a permis à Alexandre Lesselin d'imprimer ce présent
[illisible]
Fait le 12 Mars 1649.