LES ENTRETIENS DE MESSIEVRS
de Thurennes & de Tauannes, sur les
affaires presentes.
ENSVITTE LA HARANGVE
à eux faite par Monsieur le Comte
de Tonnerre.
CE n’est plus maintenant qu’il faut douter
de la Paix ; Elle veut descendre des
Cieux, afin de nous venir consoler ;
Les astres commencent à murmurer
de ce qu’elle veut quitter leur celeste
harmonie, & les priuer entierement
de sa presence : Ils sont ialoux & comme
en discord, voyant que celle qui les regit s’absente
d’eux : Ils croyent demeurer orphelins, de Pere & de
Mere, & ne pensent pas que ce Conseil leur soit profitable :
Comment disent-ils, faut-il que le flambeau
de nos lumieres ostés de nous l’accord de nos voûtes
etherées ? Faut-il que nostre liaison soit my-partie ?
Que nos estoilles se trouuent esclypsées ? Qu’il ny
aye plus que des oppositions parmy nous ? Que nos
Cieux tombent dans les abysmes ? Que le firmament
ne soit consideré que pour vn simple element, & enfin
que les hommes ne cognoissent point qu’ils vont
perir ? Non, non, beaux Astres ne craignez point :
Cette fille du Ciel peut demeurer parmy vous, & parmy
Anonyme [1652],
LES ENTRETIENS DE MESSIEVRS DE THVRENNE ET DE TAVANNES, SVR LES AFFAIRES PRESENTES. Ensuitte la Harangue à eux faite par Monsieur le Comte de Tonnerre. , français
Référence RIM : M0_1250. Cote locale : B_19_57.