Mazarin. Il m’a aussi promis que ie ne seray pas
beaucoup tourmenté, veu les bons offices que
ie luy rends.

La Riuiere. I’en attends bien autant que vous ;
car ie luy fais bien du bien.

Mazarin. Mais vous diray ie encore ce que
Moustarot m’a dit ?

La Riuiere. Ne vous a-il rien dit de vos affaires
du temps.

Mazarin. Il m’a dit que i’ay beau faire, que ie
ne viendray iamais à bout des Parisiens ; que
ie ne tiens plus en prison ni Monsieur de Beaufort,
ny Monsieur de la Mothe ; que le Prince de
Conty & le Duc de Longueville, comme ils
voyent que ie vais contre la Iustice, ne lascheront
iamais le pied, non plus que tous les autres
qui combattent pour Paris.

La Riuiere. Ne soyés pas en peine, pourueu que
vous ayez tousiours pour vous la Reyne, Monsieur,
& Monsieur le Prince, vous les mettrez
bien la à raison.

Mazarin. Mais il m’a dit qu’on ne prendra iamais
Paris par famine, & qu’il ne faut pas s’y
attendre.

La Riuiere. Quand on leur aura bouché tous
les passages, il faudra bien qu’ils succombent.