Anonyme [1649], LE VRAY PARISIEN, ET LA HARANGVE D’VN BOVRGEOIS, Faite à ses Compagnons allant au dernier Conuoy. , françaisRéférence RIM : M0_4071. Cote locale : A_5_106.
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LE VRAY PARISIEN,
Et la Harangue d’vn Bourgeois, faite
à ses Compagnons allant au dernier
Conuoy.

LE pouuoir de l’Eloquence, & l’art de persuader
adjouste beaucoup aux aduantages
de l’esprit & du corps de mesme, que l’vsage
des choses & la force des coustumes
est tres-necessaire à leur perfection. L’Empereur
Octaue, estant encore plustost imbu de la science
& doctrine des Grecs qu’instruict au mestier de la guerre,
sembloit estre beaucoup inferieur à Anthoine. Mais
quant il eut quelque temps pratiqué l’exercice de Mars,
il vainquit ce Herault qui l’estimoit d’vne valeur bien
moindre que la sienne. Les Cymbres façonnez dés le
berceau, dans ce genereux exercice, cognoissoient si peu
la terreur qu’ils se rejoüy soient quand ils mouroient en
combattant, & s’attristoient lors que la maladie les forçoit
d’expirer dans leurs foyers. Les Sparthiennes voyant
sortir leurs enfans pour aller à la Guerre, leurs commandoient,
ou de restourner victorieux, ou de se faire reporter
morts auec leurs armes teintes du sang de leurs ennemis.

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Anonyme [1649], LE VRAY PARISIEN, ET LA HARANGVE D’VN BOVRGEOIS, Faite à ses Compagnons allant au dernier Conuoy. , françaisRéférence RIM : M0_4071. Cote locale : A_5_106.