Anonyme [1649], LE VRAY AMATEVR DE LA PAIX, CONTRE LES ADVIS dangereux du Libelle intitulé, ADVIS SALVTAIRE & genereux, &c. , françaisRéférence RIM : M0_4065. Cote locale : A_5_101.
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exempte de trouble. Ces choses offertes au Consistoire
des Dieux, debatuës par l’vne & l’autre brigue, &
équitablement balancées par Iupiter, (comme nos differents
sont decidés à la Cour Souueraine des Parlements
sans autre faueur que la Iustice) furent iugees au profit de
Minerue plus digne de triompher par la douceur de la
Paix, que Neptune par la fureur de ses armes.

 

Donc voix empruntée, inuention d’inconstance, artifice
de rebellion, qui comme vn bateur de paué serois
bien ayse de voir le feu en la maison de ton voisin, pour
faire ton profit de sa ruine sous pretexte de le secourir ;
pourquoy nous veux tu solliciter à recommencer vne partie,
plus pour contenter ta passion, que pour aggrandir nostre
fortune. Est-ce que nous ne iouyssons pas de la fin des
armes dont nous estions chargés ? La fin de la guerre c’est
la paix, & les peuples ne s’arment point, qu’ils n’ayent premierement
en veuë d’en faire le fruit de leurs exploits.
Quand nous auons chargé nos corps de cuirasses, & nos
mains d’vne espée, auions nous d’autre intention que de
nous procurer la paix, que des ennemis domestiques nous
vouloient rauir en nous enleuant nostre Prince ? Nous la
possedons maintenant, & par la iouyssance de ce bien,
nous commençons d’esprouuer combien ces iours de trãquillité
sont preferables à ces premiers mois funestes &
tumultueux. N’est-ce donc pas troubler l’ordre des choses
qui veut que les moyens ne soient qu’vn passage à la
fin où il se faut arrester quand on y est arriué, que de vouloir
terminer vne premiere guerre par le commencement
d’vne seconde plus sanglante ? & n’est-ce pas malicieusement
peruettir l’vsage de la Paix que de s’en seruir pour
vn preparatif a de nouueaux desordres, au lieu de borner
les premiers à la Paix mesme ? Est-ce que nous pretendiõs
triompher du party contraire ; & qu’il eust esté necessaire
de le voir a nos pieds exposé à l’opprobre de celuy-cy,
pour que la Paix fust plus aggreable ? quelle rage, de ne la
desirer qu’aux despens d’autruy, & n’en point faire estat

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Anonyme [1649], LE VRAY AMATEVR DE LA PAIX, CONTRE LES ADVIS dangereux du Libelle intitulé, ADVIS SALVTAIRE & genereux, &c. , françaisRéférence RIM : M0_4065. Cote locale : A_5_101.