à tout nostre conseil, que la Paix de l’Estat ne seroit
iamais l’ouurage des negotiations ; & qu’a moins
que de l’arracher des mains de la Cour par la force,
il falloit se resoudre de voir la desolatiõ de la France
par la continuation de cette guerre lente, qui ne
produisoit rien que des remises ; & qui ne faisoit
naistre que des commencements, sans les faire iamais
esclorre en des derniers succez.

Ainsi sur cette connoissance des mauuaises intentions
de la Cour rafermissant le nœud de cette
premiere intelligence qui nous auoit si fortement
vnis pour le restablissement de l’authorité Royalle
& du repos des peuples, Nous auons resolu d’y proceder
auec plus de vigueur ; & de ne vous laisser
plus long temps languir dans l’incertitude d’vn
bien, qui ne nous a esté refusé iusques à present,
que parce que nos soumissions ont esté traittées
auec mespris, & que la Cour a eu le temps de s’emporter
à toute sorte d’extremitez, pendant que le
respect que nous deuions à sa Maiesté nous obligent
également de borner toute nostre conduite
dans les termes d’vne parfaite moderation.

Aussi estoit il de nostre deuoir, de faite en sorte
par la modestie de nos poursuites, que les plus simples
mesmes ne fussent point en estat d’y pouuoir
soubçonner aucune mauuaise intention, comme
en effet nous n’en auons iamais eu que de tres aduentageuses.
Il falloit que la Cour ne nous peut