Et ce qui est de plus remarquable & de plus funeste
pour vous, dans le temps mesme, & au bout de
plusieurs années que ce miserable perit, vous faites
tous vos efforts de venir prendre part aux reuelations
de son mauuais sort. Attendez vn peu là, ie
vous prie, & prenez de loisir de penser à vous, cependant
que ie vay sonner à mon ordinaire.
M’auez-vous bien entendu, ce n’est pas encore-là le
moment qui vous doit estre fatal, mais à ce que ie
vois vous y courez à bride abbatuë ; Reculez, reculez
d’icy, & vous en retirez vistement, car sans doute
qu’il n’y fait pas bon pour vous. La sainct Marc est
funeste à de tels galands, comme vous laissez reuenir
le Roy, & vous sauuez bien plustost, & le plus de
diligence que vous pourrez apporter à vostre retraite
sera le meilleur pour vous, croyez-moy, l’on crie
par tout dans Paris, & dans tous les autres endroits
de France, Viue le Roy ; point de Mazarin. Ce sont là
des paroles qui parlent à mon aduis bon François,
& iamais ie n’en ay oüy de plus propres, on n’y
sçauroit trouuer d’ambiguité, ny de double sens, &
ceux qui les prononcent, le proferent du cœur comme
de la bouche, car ils aiment autant leur Roy,
qu’ils portent de haine au Mazarin qui abuse de sa
Majesté. Attendez, voicy ma troisiesme heure que
ie vay sonner... Ie frisonne tout pour l’amour
de vous, parce que seruant de mesure au temps, ie
vois bien que ie suis aussi pour mesurer vostre sort,
que ie pouuois en quelque façon que ce fust vous

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