mais s’il luy faut traiter à fonds & serieusement
des questions importantes, c’est où
il est bien empesché, & c’est à quoy toute sa suffisance
ne sçauroit atteindre. Sa pedenterie, son
humeur bouffonne, sa medisance, & son hypocrisie,
sont tousiours de la partie, lors qu’il veut
faire quelque chose, pour l’exposer à la risée publique.

Quelle ignorance n’est ce pas d’auoüer en sa
premiere replique, que les Roys sont les images
de la puissance de Dieu en terre, & puis le nier
en suitte, soustenant que les sujet cessent d’estre
sujets, quand le Roy abuse du pouuoir que Dieu
luy donne. C’est dire que la puissance du Souuerain
éternel diminuë, quand celuy qui tient sa
place ne l’exerce pas auec iustice. Si l’authorité
de cét estre infiny est d’vne nature à ne pas souffrir
de diminution, ny mesme alteration quelconque,
les sujets ne sçauroient pas cesser d’estre
sujets, puis que leur soumission est inuiolable.

Si le Prince abuse du pouuoir qu’il tient de sa
toute puissance, vous deuez considerer qu’il est
Lieutenant de Dieu, comme vous auez fort bien
aduoüé, & qu’en cette qualité les peuples n’ont
aucun pouuoir sur sa personne. C’est au chef à le
punir de ses de portemens, si tant est qu’il en fasse.
Si par exemple vn Gouuerneur de Prouince,
estoit accusé de peculat par ceux du pays, ils seroient