Anonyme [1649], APOLOGIE DE MONSEIGNEVR L’EMINENTISSIME CARDINAL MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_107. Cote locale : A_2_26.
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leur pensee, n’est-ce pas surpasser en malice
les plus peruerses nations de l’Europe ; il n’est
pas jusques aux bestes qui ne recognoissent le
soin & la peine de ceux qui les gouuernent ; &
le François qui possede tant de perfections &
de graces du Ciel & de la nature, se doit-il
aneantir luy-mesme pour manquer à ses deuoirs,
il se doit souuenir qu’il est courtoisement
receu par tous les lieux les plus éloignez,
& que cela l’oblige d’auoir la mesme deference
pour tous les Estrangers, & croire asseurément
que Dieu augmente ses talens & ses graces
à ceux que sa Prouidence destine pour les
terres éloignées de leur naissance. La saincte
Escriture nous apprend, que nul Prophete en
sa Patrie ; & que comme il y a des arbres qui
doiuent estre transplantez, que les hommes
qui sont des arbres sont renuersez, il y en a
que les Decrets diuins reseruent pour le bien
& l’auantage d’vn autre païs ; comme nous
voyons de cét Astre brillant, de ce Prince &
Cardinal Mazarin, qui sans considerer l’ingratitude
de ses ennemis, leur donne ses trauaux,
ses affections, son sang, & sa vie ; c’est
ce qui nous doit persuader que celuy qui dispose
des volontez suprémes & de leurs ascendans,
est son inebranlable apuy, comme il est
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Anonyme [1649], APOLOGIE DE MONSEIGNEVR L’EMINENTISSIME CARDINAL MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_107. Cote locale : A_2_26.