Anonyme [1650], APOLOGIE DE MESSIEVRS LES DEPVTEZ DV PARLEMENT DE BORDEAVX, Sur les affaires de ce Temps. , françaisRéférence RIM : M0_106. Cote locale : D_1_18.
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par les Deputez du Parlement : Or les Deputez du Parlement
ont resolu sans nous appeller, & ont prononcé qu’il falloit remercier
leurs Maiestez sans parler de changement : Ont promis à tous les Ministres
en nostre presence, que trois iours apres qu’ils seroient à Paris
ils donneroient leurs cahiers, & que nous donnerions les nostres sans
parler de changement : Que nous auons concerté nos cahiers auec
eux : Ils les ont agreez, changé, adiousté ce qu’ils ont voulu : Qu’on
n’a point enuoyé ordre contraire, & par les lettres que nous auons,
on s’en remet à nostre prudence ; Nous auons attendu, non pas trois
iours, mais plus de quinze : Vous nous pressiez de partir la bource
de la Ville qu’on n’espargne pas en despences superfluës, en courses
inutiles ; ne pouuoit, portent les lettres des Iurats, soustenir les frais
de cette deputation : Les Commandemens du Roy nous pressoient,
toute la France sçauoit qu’on auoit donné aduis qu’vn Nauire d’Espagne
auec trois Fregates s’estoient aduancez vers Roquedetau où il
auoit esté fait des menées secretes. Traistres qui traictez auec l’ennemy
de l’Estat ? C’est à vous que ce crime d’infamie conuient, non à
nous que vous faite menasser, de peur que nous faisions voir vos trahisons
infames : Nous sommes partis, portons à la Ville, ce qu’elle
n’auoit iamais esperé, & on ferme les portes aux graces du Roy : Le
Magistrat, vos Deputez n’ont pas la liberté de reuoir leurs maisons,
& rendre compte de leurs actions : Croyez-vous que cét exil glorieux
pour nous tiltre de nostre fidelité, nous afflige, nous pleurons pour
vous, & plaignions ce pauure peuple trompé, trahy, suborné, ruiné
par mensonges, artifices, malignité, auarices ; ambition, deux de
nous, sous le tiltre d’ostage auoient donné leur liberté pour la liberté
commune, la persecution des meschans ne fait qu’espurer l’or des ames
genereuses.

 

Grand Parlement : Nosseigneurs qui exercez la Iustice Souueraine
du Roy qui estes les oracles des Loix, qui aymez si tendrement le seruice
du Roy, la conseruation de l’Estat & de vostre patrie, qui sçauez
que la premiere loy est de ne condamner personne la plus vile, la
plus basse sans l’ouir : Pouuez vous souffrir que non seulement on nous
oste la liberté de nous deffendre, mais que toute la France sçache que le
Magistrat & le Deputé que le peuple a choisi, n’ayent pas la liberté d’entrer
dans la Ville, auec les graces du Roy, & que la faction se mette sur
la porte pour la teindre de leur sang.

Iurats, Citoyens, Bourgeois, representez en la personne de vostre

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