Anonyme [1649], APOLOGIE CVRIEVSE POVR LES IVSTES PROCEDVRES DV PARLEMENT DE PARIS Iusques au iour de la Conference. Et pour seruir de suppléement aux Motifs veritables. , françaisRéférence RIM : M0_99. Cote locale : A_2_1.
Page précédent(e)

Page suivant(e)

-- 22 --

sçauent preuenir les choses qui pourroient donner eschet à la gloire de
cette Couronne : chastier les meschans, mettre les bons dans l’estime, &
reietter les pernicieux conseils, qui tendent à la ruine de tout l’Estat. Et
le Conseil d’Estat estant composé de tels Catons & de Nestors, on verroit
à la Cour la vertu reprendre son lustre, le vice banny ; & ceux qui
portent la marque de Noblesse deuenir des Lycurges, des Themistocles
& des Epaminondes, aussi vaillans de l’espée qu’eloquens de la langue,
pour la defense de toute la France.

 

Le peuple impatient lors qu’on n’execute si promptement ce qu’il desire,
s’est souuent plaint des longueurs que le Parlement apportoit aux
remedes necessaires du temps, sans considerer que le premier Mobile ne
se conduit pas par les mouuemens des Cercles inferieurs, mais ceux-là
par le sien. Ainsi le Parlement, qui est le premier Mobile de la prudence,
ne se laisse point emporter par les agitations d’vn peuple inconstant,
qui doit receuoir la forme de sa conduite de ce premier Moteur, a
sceu sagement peser & digerer toutes les difficultez qui se presentoient :
en telles rencontres d’affaires, où il y alloit de faire valoir l’authorité du
Roy, sans y laisser chose qui y pust donner eschec, & maintenir le peuple
dans la retenuë, sans luy donner suiet de prendre la sedition pour le plus
mauuais conseil ; & ainsi ç’a esté vne grande prudence au Parlement
d’auoir arresté ces torrens grondans par la digue d’vne retenuë loüable,
sans pour cela n’auoir rien oublié de ce qui concernoit la seureté de la
ville de Paris, & de preuenir vn plus grand mal, qui eust peu arriuer par
les gens de guerre qui la tenoient comme inuestie de tous costez, attendant
qu’il plust à Dieu toucher les cœurs de leurs Maiestez & les porter à
redonner le repos à leur bonne ville de Paris ; ce qu’il a fait ; & à ce suiet
s’est seruy du mesme Parlement, pour par ses humbles remonstrances
amener la Reine à consentir vne Conference indiquée au Bourg de
Ruel, pour y choisir les moyens plus raisonnables d’appaiser ces apparances
d’vn plus grand trouble, à quoy les Deputez trauaillent auec les
Princes du Sang & les Ministres.

Page précédent(e)

Page suivant(e)


Anonyme [1649], APOLOGIE CVRIEVSE POVR LES IVSTES PROCEDVRES DV PARLEMENT DE PARIS Iusques au iour de la Conference. Et pour seruir de suppléement aux Motifs veritables. , françaisRéférence RIM : M0_99. Cote locale : A_2_1.