Anonyme [1649], APOLOGIE CVRIEVSE POVR LES IVSTES PROCEDVRES DV PARLEMENT DE PARIS Iusques au iour de la Conference. Et pour seruir de suppléement aux Motifs veritables. , françaisRéférence RIM : M0_99. Cote locale : A_2_1.
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Conseiller : Ce qui desplut grandement à l’Infant, & vsa de menaces
enuers ce Cardinal. Car comme il disposoit de tout l’Estat,
il sceut tellement faire aggreer au Roy Charles, qui estoit en
Flandre, ce qu’il auoit fait par ses raisons artificieuses, qu’il fut
mandé à l’Infant d’en donner aucun empeschement aux intentions
de ce Cardinal, puis qu’elles estoient conformes à la volonté
du Roy.

 

Enfin le Roy Charles estant arriué en Espagne accompagné
de la Reine Leonor de Portugal sa sœur, le Cardinal Ximenés
l’alla trouuer en chemin, & luy conseilla d’aller tout droit en
Castille. Ce qui ne plut point aux Flamans, qui retenans assez
long-temps sa Majesté, desiroient qu’il allast premierement en
Arragon auant que d’entrer en Castille. Le Cardinal persistant
en sa premiere resolution d’esloigner l’Infant, escriuit au Roy,
luy remonstrant le danger qu’il y auoit de suiure ce Conseil à aller
en Arragon : & qu’il eust à enuoyer au plustost l’Infant son
frere à l’Empereur Maximilian, leur ayeul en Allemagne. Voulant
aussi éloigner d’aupres du Roy tous ceux qu’il voyoit nuire
à ses desseins violens, & l’empescher de gouuerner sur les personnes
du Roy & son Estat. C’est l’eutraict de l’Histoire de ce
Cardinal, choisi pour faire connoistre la sympathie qu’il y a entre
le Cardinal Ximenés & Iules Mazarin : lequel venu de parensignobles,
fut par le defunct Cardinal de Richelieu, tiré d’Italie
en France, & le presenta au defunct Roy Louïs XIII. d’heureuse
memoire, comme personne capable de le seruir, pour estre
fait aux intrigues de Rome & de toute l’Italie, non point à la politique
de laquelle il est ignorant : cét esprit estant en France, se
nourrit & se fit aux maximes ambitieuses du Cardinal de Richelieu,
& se conforma à ses artifices : & comme il luy succeda au maniement
des affaires, il fit le mesme à ses premiers desseins.

Apres la mort du defunct Roy (luy ayant esté auparauant
recommendé par son successeur) la Reine se voyant Regente,
se laissa persuader d’auoir vn homme suffisant pour la soulager
en la conduite d’vn grand Estat tel qu’est celuy de France : sa
bonté luy fit oublier les mauuais traittemens que le Cardinal de
Richelieu luy auoit faits, & que Iules Mazarin estoit vn instrument
de ses maximes qu’il laissoit à la France, & que disciple d’vn

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Anonyme [1649], APOLOGIE CVRIEVSE POVR LES IVSTES PROCEDVRES DV PARLEMENT DE PARIS Iusques au iour de la Conference. Et pour seruir de suppléement aux Motifs veritables. , françaisRéférence RIM : M0_99. Cote locale : A_2_1.