Anonyme [1652], ADVIS SINCERE AVX BOVRGEOIS DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_543. Cote locale : B_17_11.
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prendre sur les reuenus de l’année suiuante 1649. Il falloit que le
tout fut prest au Printemps pour s’opposer, mesme pour entre.
prendre sur les Ennemis de l’Estat ; qui faisoient de grands projets
sur la foiblesse & sur le decredit dans lequel les Compagnies de
Iustice auoient fait tomber le Roy : neantmoins les reuenus de sa
Maiesté ne pouuoient estre perceus si tost, ce qui est des Fermes
n’estoit payable qu’au quinziesme de May, & ce qui est des Tailles
à la fin d’Aoust. Les impositions n’estant & ne pouuant estre
acheuées plustost : Que faire doncques dans vn si fascheux détroit,
& vne telle necessité ? Le Roy fait rechercher aucuns de
ses Suiets, & particulierement ceux qui estoient ses creanciers,
à cause des auances faites sur les années precedentes, sous les offres
mesme de leur accorder quelque remboursement, s’ils vouloient
s’interesser en de nouuelles auances. Ils declarent ne le
pouuoir faire, en consequence des Arrests interuenus sur cette
Declaration, & il n’y eut pas moyen de les y faire resoudre.

 

Le Roy fut conseillé de faire expedier vne nouuelle Declaration
pour ce regard, elle fut seellée & enuoyée en la Chambre
des Comptes.

C’est en cette occasion où les mauuaises volontez & les pernicieux
desseins commencerent à se manifester. L’on arriue, Messieurs,
à toutes choses par de certains degrez. Il est difficile que
des Suiets se puissent tout d’vn coup esleuer contre vne authorité
legitime & bien establie ; vos clameurs & vostre reuolte
auoient donné l’audace & la force aux gens de robbe, d’entreprendre
ce qu’ils auoient fait, & c’est cela mesme qui donne lieu
à des broüillons & à des mescontens de faire des proiets pour entreprendre
sur l’authorité Royale. Ils iugent bien qu’vn des plus
asseurez expediens, est celuy d’en sapper les fondemens par la necessité.
C’est pourquoy ils trauaillent puissamment à oster au
Roy tous les moyens de subsister. L’on tient pour cet effet des
Assemblées iour & nuict dans le cloistre Nostre-Dame, & en autres
diuers endroits : Vn Prelat de l’Eglise, lequel ioignant les
obligations de sa naissance, & les bien faits que ses ancestres ont
receus de la liberalité des Roys, depuis que Catherine de Medicis
les eut introduits en France, à celles que luy-mesme personnellement
auoit à la Reyne, deuoit estre inseparable des interests
du Roy.

Ce Pasteur dessigné, qui estoit obligé par sa profession de seruir
d’exemple aux peuples, qui doiuent estre vn iour sousmis à sa

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