Aduis Salutaire & Genereux à tous les bons François,
& aux veritables Bourgeois ds Paris.
Ovure les yeux, Pauure peuple abusé, & tu verras que la
paix qu’on t’offre est vn poison caché que l’on te veut
faire couler dans les veines pour te perdre sans ressource auec
plus de facilité, apres auoir essayé vainement de le faire par
la force ; vn ouurage des Partisans ennemis de ton repos que
l’on fait reuiure lors qu’on les pensoit estre atterrez, lors qu’on
pensoit estre deliurez de cette vermine, & vn artifice du Demon
qui ne se plaist que dans la confusion, & se rit de tes
malheurs, aussi est-ce vn present de ton ennemy ; c’est le Cardinal
Mazarin qui te la donne, qui est l’objet de ta cholere,
lequel en a dressé & signé les Articles, c’est vne production
de son esprit acharné à ta ruyne, qui le iour de Noël t’a voulu
faire chanter des Matines plus funestes que les Vespres de
Sicile, dont il est natif & a pris l’exemple. S’il t’a voulu ainsi
traitter dans l’innocence qu’il a recognuë & publiée par les
lettres qu’il a fait escrire aux Preuost des Marchands & Escheuins
de Paris sous le nom du Roy, & depuis son enleuement,
iuge ce que tu dois attendre de cette ame sanguinaire,
outrée des mespris, des injures & des menasses que tu luy as
faites, d’vne humeur Italienne & Barbare qui ne pardonne
iamais, & qui croit ton crime plus grand que celuy des Geans,
qui attaquerent les Dieux. Espere-tu par cette paix, qui est
vn piege que l’on t’a dressé pour te remettre sous la tyrannie
Anonyme [1649],
ADVIS SALVTAIRE ET GENEREVX A TOVS LES BONS FRANCOIS Et aux veritables Bourgeois de Paris. , français
Référence RIM : M0_541. Cote locale : A_2_13.