que dans cette rencontre vous manquiez contre vostre
propre sureté, vous ne puissiez pas nous reprocher
qu’on ne vous a point fait cognoistre les ruses Mazarines,
l’experiance pourtant vous en deuroit auoir
rendu assez sçauant, puis qu’il est si constant dans la
maxime de celuy qui ne vous a peu pardonner vne simple
injure, qu’il ne vous pardonnera point les effets
d’vne veritable haïne qu’il a recognu en vous, vne longue
guerre, vn exil, & vn attentat fait à sa fortune auec
tant de chaleur ; vous ne deuez point douter que la
Cour n’ait aujourd’huy plus de sujet de conspirer vostre
perte qu’elle n’auoit il y a vn an, vous deuez sçauoir
qu’on tasche de se venger de ses ennemis par finesse,
quand on ne le peut par la force ouuerte, & le Cardinal
Mazarin vous a fait cognoistre qu’il y est si bien-stilé
qu’il n’y a point de negociation qui dans cette conjoncture
ne vous soit prejudiciable, puis qu’il est à
craindre qu’il ne s’en serue pour vous descrier dans le
public ; & n’estant pas le seul ennemy que vous auez à
combatre, vous deuez prendre garde à celuy qui vous
reste dans Paris, qui ne manquera point de iustifier par
la tolerance du C. M. les libelles qu’il a fait imprimer
sur le sujet du peu de foy, qu’il dit auoir tousiours recognu
dans vostre conduite ; si celuy cy n’est pas le plus
puissant il n’est pas le moins dangereux, & ne se sert pas
mal du peu de iour qu’il peut trouuer à faire bresche à
vostre reputation, pour establir sa fortune dans le rang
où il aspire depuis si long-temps, & où il croit paruenir
sur vostre perte, incontinant apres l’accomodement
qu’il attend que vous ferez auec le C. Mazarin ; les brigues

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