promis ; car dans cette rencontre le C. Mazarin auroit
beau vous attaquer iusques à ce que le peuple courust
à vostre secours, tout le monde le seconderoit au
lieu de vous en defendre, & l’on diroit, Il luy siet fort
bien à Monsieur le Prince, que ne le destruisoit-il lors qu’il
le pouuoit, que n’acceptoit-il les offres qu’on luy faisoit, &
que ne se seruoit-il du secours qu’il pouuoit esperer de toutes
parts, peut-estre qu’il veut encores nous engager à vne autre
guerre qui nous ruinera tous, & apres il nous abandonnera
comme l’autrefois, s’il y trouue son aduantage ; Voila,
Monseigneur, à plus prés ce que les peuples diront vn
jour, fi vous leur manquez de parole.

Si vous agissez, Monseigneur, auec autant de sincerité
que nous le croyons, & quoy qu’on parle d’accommodement,
si vous estes resolu de n’en point faire,
que le C. Mazarin ne sorte pour iamais du Royaume
auant traitter (estant inconceuable qu’il consente
par vne paix faite auec luy-mesme à son esloignement,
s’il n’espere de vous surprendre par quelque fourbe,
pour vous faire tomber dans le paneau, en vous detachant
de l’amitié des peuples, comme il en vsa apres
la guerre de Paris) Vous deuez bien considerer si la
la Cour s’estant si fort attachée à la conseruation de ce
Ministre, ne propose toutes ces conferences pour traisner
les affaires à vne prodigieuse longueur ; Car si elle
est resoluë de ne point faire de paix, comme il y a de
l’apparence, à l’exclusion de ce fauory, c’est que voyãt
que vous auez vne armée à entretenir, & beaucoup
de frais à faire, cependant que le temps se passe invtilement
à conferer sans rien aduancer pour vos affaires,