conduite au preiudice de son seruice, ensuitte nous luy auons
demandé coppie de la susdite Lettre du Roy, ensemble du discours
qu’il nous a fait, lesquelles il nous a données signées de sa
main, dont nostre Secretaire s’est chargé, & apres que le President
luy a eu témoigné de la part de nostre Assemblée de son
obeïssance & fidelité au seruice du Roy, & qu’il luy a dit qu’elle
alloit deliberer sur les moyens de la luy faire connoistre, ce qu’elle
luy feroit aussi-tost sçauoir, il s’est retiré accompagné ainsi
qu’il auoit esté receu.

La Lettre veuë a esté trouuée contenir trois Chefs principaux,
dont le premier est,

D’empescher par tous moyens possibles la tenuë de la presente
Assemblée.

Le second, beaucoup de calomnies que les malveillans du
corps de la Noblesse auoient fait entendre à sa Majesté pour luy
rendre suspects les particuliers qui composent ladite Assemblée,
la voulant faire passer pour vne cabale & pour vne faction contraire
aux loix fondamentales de l’Estat & son seruice, dont le
commencement & la suitte ont esté fomentées par ceux qui ont
pris les armes contre luy.

Le troisiesme, est vn reproche à sadite Noblesse de ce qu’elle
s’amuse à faire des escrits, des vnions & des assemblées inutiles
dans le temps que les estrangers rauagent le cœur de son Royaume,
& qu’elle feroit bien mieux d’estre aupres de la personne de
son Roy pour les repousser.

Sur le premier poinct, il a esté arresté par l’Assemblée qu’elle
ne pouuoit estre rompuë tant à cause qu’elle est tres-legitime,
que parce qu’il nous est impossible de nous iustifier des calomnies
que l’on nous a faussement imputées aupres de sa Maiesté,
que par les resolutions qui seront prises en icelle.

Sur le second a esté arresté qu’il estoit tres-important pour le
seruice du Roy, & pour l’honneur de sa Noblesse de desabuser
sa Maiesté des fausses & malicieuses impressions dont on l’a
preuenuë.

Sur le troisiesme, & pour la iustification entiere du second il
a esté arresté de monter incessamment à cheual pour se rendre
aupres de la personne du Roy, & luy porter nos vies contre ses