Sipois, Cermier de (P. A. N.) [signé] [1649], LETTRE DV SIEVR CERMIER DE SIPOIS, A MONSEIGNEVR LE DVC D’ORLEANS. SVR LES DEFFIANCES DE de quelques particuliers touchant la Paix. , français, latinRéférence RIM : M0_2198. Cote locale : A_5_87.
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foy donnée par vn Prince à ses sujets ; Il me souuient
d’auoit leu dans Philippes de Commines vn beau mot
sur ce sujet : que Dieu punit tousiours ceux qui ne font
point de conscience de violer leur foy, à qui que ce soit
qu’ils l’ayent donnée. Il n’importe si elle est donnée à
des sujets, ou non ; Il est permis à vn Prince de promettre,
ou non, d’accorder certains articles, ou de ne
les pas accorder : mais quand il en est vne fois volontairement
conuenu, il est obligé de les garder, & de
tenir sa promesse aussi bien à ses sujets qu’à des estrangers,
particulierement lors qu’ils ne leur ont promis
que des choses iustes Or que peut-on trouuer de plus iuste,
que les articles de paix que vous nous auez donné,
Monseigneur, sous le bon plaisir de leurs Maiestez ? Y
en a-t’il aucun qui soit contre l’honneur de Dieu ou du
Roy, ou au preiudice du Royaume & de l’Estat ? Qui
vous peut obliger à y contreuenir ? Quelle satisfaction
n’auez vous pas eu des Parisiens, quoy qu’on ne les pût
accuser legitimement d’autre crime que d’auoir cherché
du pain, lors que l’on leur ostoit à toute force ? en
quoy, de grace, a paru qu’ils ayent esté rebelles ? où est
le sang qu’ils ont respendu ? en quoy ont-ils desobey à
leur Roy ? en quoy ont-ils manqué aux respects qu’ils
luy doiuent ? si vn Ministre veut faire des leuées immenses,
est-ce se rebeller que de s’opposer iuridiquement à
ses desseins ? il falloit autrefois assembler les Estats generaux
quand, pour quelque grande necessité, il estoit
besoin d’imposer quelques subsides : de sorte qu’auparauant
Charles VII. nous ne voyons point que l’on fist
autrement aucune leuée : Et aujourd’huy se sera rebellion
à Messieurs du Parlement de Paris, fidelles tuteurs
de la minorité des Roys, de s’opposer à celles que veut
faire vn Ministre.

 

De grace, Monseigneur, ses Messieurs n’auroient
ils pas esté plustost bien criminels & incapables de leurs
charges ; & le Roy n’auroit-il pas eu raison de les accuser

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Sipois, Cermier de (P. A. N.) [signé] [1649], LETTRE DV SIEVR CERMIER DE SIPOIS, A MONSEIGNEVR LE DVC D’ORLEANS. SVR LES DEFFIANCES DE de quelques particuliers touchant la Paix. , français, latinRéférence RIM : M0_2198. Cote locale : A_5_87.