Sipois, Cermier de (P. A. N.) [signé] [1649], LETTRE DV SIEVR CERMIER DE SIPOIS, A MONSEIGNEVR LE DVC D’ORLEANS. SVR LES DEFFIANCES DE de quelques particuliers touchant la Paix. , français, latinRéférence RIM : M0_2198. Cote locale : A_5_87.
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pour Paris ; ne croyez pas pour cela, dis-ie, les retenir
& empescher de ce declarer vne seconde fois : asseurez-vous
plustost que si par vn malheur fatal à toute
la France, on rompt la foy que le Roy nous a donnée,
toutes les Prouinces prendront aussi-tost cette occasion
pour se venger. La liberté est vne chose trop douce,
pour ne la pas prendre par les cheueux quand elle se presente ;
ils n’ont plus rien à perdre, & c’est enquoy ils sont
plus à redouter, Spoliatis arma super sunt. Denis le Tyran
ne commença à apprehender ses suiets, que lors qu’il
apprit de ses Courtisans, qu’ils chantoient des chansons
contre luy en plain marché, & ne le craignoient plus,
parce qu’ils auoient desia tout perdu ce qui les eust pû
obliger de lecraindre.

 

Iuuenal.

Dum peiora timentur,
Est locus in voto ; sors autem vbi pessima rerum est,
Sub pedibus timor est securaque summa malorum.

Quid. l. 14
Mes.

C’est vne estrange pitié, Monseigneur, d’esleuer &
nourrir vn ieune Roy de la façon, parmy les troubles
de son Estat, & luy faire comme succer auec le lait vne
auersion contre ses suiets, & contre ses Parlemens, comme
contre des rebelles ? est-ce la le moyen de luy faire
prendre des sentimens d’vn bon Prince, & luy faire dire
vn iour, auec Philippes de Macedoine, Malo diu benignus
ac clemens quam breui tempore Dominus appellari ;
ou auec vn Theopompus Roy de Sparte, que quelques
Courtisans mal aduisez blasmoient d’auoir estably des
Ephores puissans, qui sembloient beaucoup diminuer
de son authorité, minorem quidem creatis Ephoris, sed
diuturniorem potestatem relinquo,, sçachant fort bien que
comme dit Senecque,
Violenta nemo tenuit imperia diu.

Plutarq.
[illisible]
[illisible]

Et qu’au contraire, moderata durant. Est-ce là le moyen
de luy faire prendre des maximes qui luy facent donner
vn iour le tiltre d’Amour du monde, comme à vn Empereur
Othon, ou bien de Pere du peuple, comme à vn

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Sipois, Cermier de (P. A. N.) [signé] [1649], LETTRE DV SIEVR CERMIER DE SIPOIS, A MONSEIGNEVR LE DVC D’ORLEANS. SVR LES DEFFIANCES DE de quelques particuliers touchant la Paix. , français, latinRéférence RIM : M0_2198. Cote locale : A_5_87.