Sipois, Cermier de (P. A. N.) [signé] [1649], LETTRE DV SIEVR CERMIER DE SIPOIS, A MONSEIGNEVR LE DVC D’ORLEANS. SVR LES DEFFIANCES DE de quelques particuliers touchant la Paix. , français, latinRéférence RIM : M0_2198. Cote locale : C_3_49.
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le Seigneur de la Fayette, Mareschal de France, & plusieurs
autres grands Seigneurs, en pleine assemblée, au
nom du Roy leur maistre, demanderent pardon au Duc
de Bourgogne de la mort de son pere, confessans, comme
nous auons desia dit, que le Roy leur Maistre auoit
commis cette mauuaise action par ieunesse & mauuais
conseil, & le prierent de quitter la mauuaise volonté
qu’il auoit legitimement conceuë contre luy, &
de vouloir viure à l’aduenir en paix & bonne amitié.
Voila comment le Roy Charles VII. appaisa les guerres
ciuiles de son Royaume, par son humilité & reconnoissance
de ses fautes ; Aussi delà en auant prospera-il
de telle sorte, qu’apres auoir mis fin aux guerres ciuiles,
il vint puis apres au dessus des guerres estrangeres contre
les Anglois. Il ne faut point douter que ce ne fust
vne toute particulier benediction de Dieu, qui prend
plaisir à esleuer les humbles, & à ruiner & renuerser les
orgueilleux & superbes. Et à la verité ce n’est point vne
chose messeante à vn grand Prince de temperer sa Majesté
par vne gratieuse humilité, douceur & affabilité :
au contraire, cette temperation, comme dit fort bien
Plutarque, est si harmonieuse & si excellente, qu’il n’en
est point de plus parfaite que celle-là. Si le Roy eust eu
de tels conseillers qu’il en est auiourd’huy, quel conseil
luy eussent-ils donné sur cette affaire ? Ils luy eussent
dit sans doute, que de s’humilier ainsi enuers son vassal,
de luy demander pardon, de confesser d’auoir mal fait,
de le quitter luy & ses suiets du seruice personnel, ce
sont choses indignes d’vn Roy, & qu’vn Roy ne doit
iamais faire paix qui ne soit à son honneur, & que tels
articles estans à son deshonneur & desauantage, il deuoit
plustost endurer toutes extremitez, que de faire
aucune paix par laquelle il ne demeurast le maistre en
tout & par tout, pour disposer des personnes & des
biens à son plaisir. Si est ce que tout le conseil du
Roy Charles VII. tous les princes de son sang, tous les
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Sipois, Cermier de (P. A. N.) [signé] [1649], LETTRE DV SIEVR CERMIER DE SIPOIS, A MONSEIGNEVR LE DVC D’ORLEANS. SVR LES DEFFIANCES DE de quelques particuliers touchant la Paix. , français, latinRéférence RIM : M0_2198. Cote locale : C_3_49.