Saint-Julien,? [?] [1650], LE COVRRIER BVRLESQVE DE LA GVERRE DE PARIS, Enuoyé à Monseigneur le Prince de Condé, pour diuertir son Altesse durant sa prison. Ensemble tout ce qui se passa jusques au retour de Leurs Majestez. , françaisRéférence RIM : M0_814. Cote locale : A_9_9.
Le iour d’apres en l’assemblée, De diuers soucis accablée Sçauoir si l’on continueroit Comme la Reine desiroit Nostre trefue en son agonie, Conclut toute la compagnie Qu’elle auroit liberalement Vingt & quatre heures seulement. Apres lesquelles nouueau trouble, Et plus de trefve pour vn double.
29 Mars
Ce mesme iour fut deffendu Par vn Arrest qui fut rendu, Qu’on n’imprimast plus aucun liure, Dont le debit auroit fait viure Quelque miserable Imprimeur, Et quelque Burlesque rimeur, Qui comme vn second Mithridatte Estoit plus friand qu’vne chatte Au poison qui le nourrissoit Dans l’instant qu’il le vomissoit. Glorieux de la medisance Qu’il faisoit de son Eminence Il viuoit de son acconit : Et c’estoit pour lors pain benit De parler mal du ministere, De chanter Prince de lanlere, (Car on parloit presque aussi mal De vous comme du Cardinal.) On ne vit onc tant de satires Ny de meilleurs, ny de pires Qu’on en fit de vous & de luy, Et de vous encor auiourd’huy. La Cour sans expres congé d’elle Sur vne peine corporelle Deffendit de rien imprimer, Ce qui ne fit que r’animer Cette criminelle manie Que chacun croyoit assoupie ; Mais de qui la demangeaison S’accroist depuis vostre prison. Le Mardy. La nuict estoit close (L’homme propose & Dieu dispose) Lors qu’on ne les attendoit plus Nos Deputez sons reuenus.
30. Mars
Le Mercredy Dans l’audience Le procez de la Conference Leû qu’il fut haut de bout en bout, Au lendemain on remit tout.
31. Mars
Et le premiere d’Auril fut leüe La Declaration receüe Qui nous rendit nostre repos, Dont voicy les poincts principaux. Nos arrests, escrits & libelles Ne seront que des bagatelles De puis le sixiesme Ianuier Qu’il fut tant perdu de papier Sans que pour chose aucune faitte Personne en soit plus inquiette. Ce que pour nous rendre plus doux, Le Roy volut que contre nous Tant de lettres expediées De Declarations criées Du costé de sa Majesté, Tout fust cassé par sa bonté, Qui prit la place de la haine : Et dit que sa Mamman la Reine Dés le premier beau iour d’Esté Enuoiroit au Fleuue Lethé Quelqu’vn qui prist de cette eau forte, Qui fit oublier toute sorte D’vnions, Ligues & Traittez, Dont ne seroient inquietez Ceux qui pour faire telle Ligue, Non contens de faire vne brigue, Ont leué soldats, pris deniers, Tant publics que particuliers, Qu’on mainteindra dans leurs Offices, Biens, honneurs, charges benefices, Au mesme estat qu’ils se treuuoient Quand les Parisiens beuuoient La nuict des Rois, nuict qu’ils perdirẽt Le vray pour mille faux qu’ils firent : Pourueu qu’ils mettent armes bas, Et ne s’opiniastrent pas Aux ligues s’ils en ont aucune Sous couleur de cause commune. Tous les prisonniers renuoyez : Tous nos soldats congediez, Ce qui fut fait. La Cour ioyeuse D’vne fin de guerre ennuyeuse,
Saint-Julien,? [?] [1650], LE COVRRIER BVRLESQVE DE LA GVERRE DE PARIS, Enuoyé à Monseigneur le Prince de Condé, pour diuertir son Altesse durant sa prison. Ensemble tout ce qui se passa jusques au retour de Leurs Majestez. , françaisRéférence RIM : M0_814. Cote locale : A_9_9. |