Saint-Julien,? [?] [1650], LE COVRRIER BVRLESQVE DE LA GVERRE DE PARIS, Enuoyé à Monseigneur le Prince de Condé, pour diuertir son Altesse durant sa prison. Ensemble tout ce qui se passa jusques au retour de Leurs Majestez. , françaisRéférence RIM : M0_814. Cote locale : A_9_9.
Le soir à cheual trouppes fortes Sortirent par diuerses portes Pour la seureté des Marchands Qui portoient des viures des champs.
Le Mardy du costé de Brie Sortit auec Caualerie Le genereux Prince d’Elbeuf, Ce fut de Ianuier le dix-neuf Qu’ayant rencontré quelque bande Des volleurs de nostre viande, Notamment de cinq cent gorets, Il prit en main leurs interests, Et battant ces oyseaux de proye, Gagna les gorets auec ioye Que ces animaux par leurs cris Firent connoistre à tout Paris.
19. Ian.
Le Mercredy le vingt, nous sceusmes Par deux lettres que nous receusmes, Que le vaillant Comte d’Harcourt Deuant Roüen demeura court, Bien qu’aux portes de cette ville Il iurast comme tous les mille : Cependant que ce Parlement Ordonna d’vn consentement Qu’on priroit la Reine Regente D’estre si bonne & complaisante De laisser Roüen tel qu’il est Deffendre seul son interest ; Et qu’ailleurs dresseroit sa marche Harcourt, qui vint au Pont de l’Arche Monté sur vn cheual Roüen, Sans auoir entré dans Roüen.
20. Ian.
Dés ce iour pour la Normandie, Terre belliqueuse & hardie, Le grand Longue ville quitta Paris, qui fort le regretta : La Cour fit deux Arrests en suitte, Dont l’vn porte que sur la fuitte De beaucoup de particuliers Sous des habits de Cordeliers, Et d’autres personnes sorties, Que Scaron n’auroit trauesties, On deffend à grands & petits De prendre plus de faux habits, Ny de changer leur Seigneurie, Ne fust-ce que par raillerie ; Et par ce que les partisans Fuyoient en habits de paysans, Les Ieans se faisant nommer Pierres, Les Pierres, Paul, si qu’en ces guerres, Souuent nos portiers par ce dol Prenoient S. Pierre pour S. Paul ; Parce que sous vertes mandilles, Et sous de traistresses guenilles, Qui receloient maint quart d’escu, Les Maltotiers monstroient le cu Sans qu’on le sceust ; tant ces naquettes Sur leur mesure sembloient faites, Tant peureux leur mine parloit, Et tant rien ne les deceloit, Tant auoit de correspondance Cét estat auec leur naissance. La Cour dit qu’on traitteroit mal Les masques de ce Carnaual Portans momons hors de la ville Permis seulement à Virgille De sortir ainsi trauesty. Par l’autre Arrest fut consenty Qu’on gardast la vieille Ordonnance Pour les soldats ; auec defense Aux gens de guerre, de voler, De brusler ou de violer ; Ains se contenter de l’estappe Sans à leurs hostes donner tappe : Et que les biens en patiroient Des Chefs qui leurs commanderoient,
Ce iour les Trouppes Polonoises. Qui ne cherchoient qu’à faire noises. Au bourg de Sevre & de Meudon, (Dieu vueille leur faire pardon,) Commirent sans les violences Plus d’vn demy cent d’insolences.
Saint-Julien,? [?] [1650], LE COVRRIER BVRLESQVE DE LA GVERRE DE PARIS, Enuoyé à Monseigneur le Prince de Condé, pour diuertir son Altesse durant sa prison. Ensemble tout ce qui se passa jusques au retour de Leurs Majestez. , françaisRéférence RIM : M0_814. Cote locale : A_9_9. |