Saint-Julien,? [?] [1650], LE COVRRIER BVRLESQVE DE LA GVERRE DE PARIS, Enuoyé à Monseigneur le Prince de Condé, pour diuertir son Altesse durant sa prison. Ensemble tout ce qui se passa iusques au retour de Leurs Maiestez. , françaisRéférence RIM : M0_814. Cote locale : D_1_14.
Le Mardy pour leur asseurance Nos Deputez à l’Audience ; Reçeurent des passe-par-tous.
23 Fev.
Mercredy vingt & quatre tous Messieurs assemblez appellerent Les noms de ceux qu’ils deputerent. Le Premier President Molé, Apres lequel fut appellé Monsieur le President de Mesme, Viole de la chambre mesme : En suite de ces trois fut hoc Menardeau ; catinal, le coq, Cumont, Palluau des Enquestes, Auec le Fevre des Requestes. Dans le cours Monsieur de Saintot. Vint au deuant d’eux au grand trot Auec ordre de les conduire, Sans qu’il fut permis de leur nuire Iusques au chasteau de Ruel ; Ordre qui pourtant ne fut tel Qu’est rangere cauallerie N’eust l’audace & l’effronterie De roder en monstrant les dents Pres du char de nos Presidens. En fin nostre Ambassade arriue, Et l’on la soula comme griue A Ruel, d’où le lendemain Elle partit pour Sainct Germain. Ce mesme iour sur l’asseurance Que les Royaux en abondance Par le pont de Gournay filoient, Et que Bry sieger ils alloient, (Lors pour le succez de nos armes Nos chefs oyoiẽt Vespres aux carmes) Où sçachans que les ennemis Deuant Bry le siege auoient mis, Ils sortirent de nostre ville Ayant à leur suite vnze mille, Tant caualiers que Fantassins, Si vous demandez leurs desseins, Les voicy. L’armée ennemie
24 Fev.
Estant ce iour-là dans la Brie, Ils alloient d’vn autre costé ; Et pour dire la verité, Nos chefs dans ces derniers bagarres Ne firent que ioüer aux barres, Estiez vous deuers charenton ? Nous vous cherchiõs deuers Meudon ; Et si des deux parties le nostre Rencontra quelquefois le vostre, Où lion fit de petits combats, Ce fut qu’on ne s’entendit pas, Ce fut par malheur, ou beueue, Par vne rencontre impreueue, Par quelques Soldats trop vaillans, Par des espions vn peu lents : Par fois dans quelque caracole Souuent contre vostre parole, Et tousiours contre nos desseins, Nous en sommes venus aux mains. Mais pour cette sois nostre armée Ne fut iamais plus animée, Et vous fistes bien d’estre ailleurs Pour éuiter de grands malheurs. Or tresve de la raillerie, Tandis que vous fustes en Brie, Nos Generaux tenans les champs Ce iour & les autres suiuans, Donnerent temps à tout le monde D’aller & de courre à la ronde, Cercher infinité de grains, Dont nos greniers furent si pleins, Que i’en sçay plusieurs qui creuerent Des quantitez qui s’y trouuerent.
Les iours suiuans furent vendus Selon plusieurs Arrests rendus, Les meubles de son Eminence, Qui bien que pleine d’innocence, Et qu’elle eust protesté d’abus, Il n’en resta pourtant rien plus.
25. Fev.
Le Vendredy l’on a nouuelle, Qui pour nous n’est bonne ny belle,
Saint-Julien,? [?] [1650], LE COVRRIER BVRLESQVE DE LA GVERRE DE PARIS, Enuoyé à Monseigneur le Prince de Condé, pour diuertir son Altesse durant sa prison. Ensemble tout ce qui se passa iusques au retour de Leurs Maiestez. , françaisRéférence RIM : M0_814. Cote locale : D_1_14. |