Saint-Julien,? [?] [1650], LE COVRRIER BVRLESQVE DE LA GVERRE DE PARIS, Enuoyé à Monseigneur le Prince de Condé, pour diuertir son Altesse durant sa prison. Ensemble tout ce qui se passa iusques au retour de Leurs Maiestez. , françaisRéférence RIM : M0_814. Cote locale : D_1_14.
La nuict deuant qu’il eust son nom Les cheuaux legers de Corinthe, Gens à l’espreuue de la crainte, Sur le chemin de Long-jumeau Rencontrerent sous vn ormeau Cent deux hommes d’infanterie, Et deux cens de caualerie, Hommes qui n’estoient pas pour nous, Sur lesquels & boutte à grands coups Donna nostre petite Trouppe, Qui pousse, qui bat & qui couppe ; Qu’on pousse, qu’on coupe, qu’on bat, Qui rend, & qui reçoit combat, Et fait joliment sa retraite, La partie estant trop mal faite, Seuigny commandant pour nous.
Le Ieudy nous apprisme tous Que dans la terre Prouençale La procession generale Que le peuple d’Aix bon Chrestien, Fit le iour de Sainct Sebastien, Fut interrompuë en sa file Par des soldats entrez en ville Sous l’ordre du Comte d’Alets, Gouuerneur de la-ville d’Aix. Surquoy la populace fiere Auec la croix & la banniere, Le benestier & l’asperges ; Battit ces gens, & prit d’Alets.
[illisible] Ian.
Nous sceusmes aussi qu’à Marseille L’on auoit ioüé la pareille Au ieune Duc de Richelieu, Arresté par ceux de ce lieu, Qui mesme auoient fait prisonnieres Plus des trois quarts de ses Galleres.
[illisible] Ian.
Le Samedy trentiesme iour Del Ordonnance de la Cour Les Conseillers Doux & Viole, Dont la vertu tient comme colle, Prirent la poste en maniement ; La Cour leur fit commandement Que passe-ports ils deliurassent De toute sorte & les signassent Tous deux, ou l’vn l’autre absent, & (En Latin) le Greffier Guyet.
Ce iour les trouppes d’Alexandre, Venant à Bry pour le sur prendre, I’entens vos Trouppes grand Condé, Il nous fut à Paris mandé. Surquoy nostre Cauallerie Prenant la route de la Brie Les ennemis fuirent tout net, Et pas vn d’eux ne ramenet ; Mais bien vne quantité grande De bleds & de viue viande, C’est à dire, de bestial Qui pour renfort du Carnaual Fut a Paris fort bien receuë, Et dont la Ville fut pourueuë.
31. Ian.
Lors on tira des Fuzeliers Des colonelles des quartiers, Et de la noble Bourgeoisie, Il alla quelque compagnie Pour faire garde à Charanton Tandis qu on menoit, ce dit on, La Garnison faire ses orges Deuers Ville neufue S. Georges, Et d’autre à Briconterobert, Qu’on craignoit qui fût pris sans vert.
Le Dimanche, Monsieur Tancrede Fut blessé d’vn coup sans remede, Blessé, dis je, d’vn coup mortel, L’issu du costé paternel Du feu Duc de Rohan son pere, Si l’on en croit sa chaste mere : Au reste vn enfant tres-bien né Aussi vaillant qu’infortuné. Il donnoit beaucoup d’esperance, Mais le mauuais destin de France Prit mal à propos le toupet Contre vn ieune homme si bien fait Qui portoit toupet sur sa teste. Comme l on voit dans sa Requeste, Voyons donc comme il a pery : Il reuenoit auec Vitry, Noirmoutier, & d’autre Noblesse Quand pour sa premiere prouesse, Et pour acheuer son Romant, Il rencontra quelque Allemand De la garnison de Vincenne Qu’il suiuit à perte d’haleïne,
Saint-Julien,? [?] [1650], LE COVRRIER BVRLESQVE DE LA GVERRE DE PARIS, Enuoyé à Monseigneur le Prince de Condé, pour diuertir son Altesse durant sa prison. Ensemble tout ce qui se passa iusques au retour de Leurs Maiestez. , françaisRéférence RIM : M0_814. Cote locale : D_1_14. |